La nouvelle convention collective nationale de la métallurgie (IDCC 3248), adoptée le 7 février 2022, entrera pleinement en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024. Seule exception : le régime de protection sociale, appliqué dès le 1ᵉʳ janvier 2023. Cette convention vise à rendre les règles plus claires et plus accessibles, aussi bien pour les salariés que pour les entreprises du secteur.
Elle remplace les 76 conventions collectives territoriales qui étaient auparavant en usage. L’unification permet de mieux harmoniser les droits et de simplifier leur lecture. Parmi les anciennes conventions remplacées, on retrouve par exemple :
- La convention collective des mensuels des industries métallurgiques du Rhône ;
- Celle des industries métallurgiques, mécaniques et connexes de la région parisienne ;
- celle de la Gironde et des Landes dans les mêmes secteurs ;
- La convention nationale des ingénieurs et cadres de la métallurgie ;
- la convention nationale de la sidérurgie ;
- Et de nombreux accords et avenants autonomes qui existaient en parallèle.
Cette nouvelle grille de classification et ce cadre commun marquent une avancée significative vers une organisation du travail plus lisible, plus cohérente et adaptée aux évolutions actuelles de la métallurgie.

Table des matières
Entreprises concernées par la convention collective de la métallurgie
La convention collective nationale de la métallurgie s’applique à un large éventail d’activités industrielles. Cela inclut l’aéronautique, l’automobile, la sidérurgie, ainsi que d’autres branches liées à la transformation ou au travail des métaux. Pour ce qui est du code NAF, celui associé à la métallurgie des autres métaux non ferreux est le 2445Z.

Grille de classification – CCN Métallurgie
À partir de janvier 2024, une nouvelle grille de classification des salariés entre en vigueur. Elle repose sur une analyse détaillée de chaque emploi en tenant compte des tâches réellement exercées. Cette approche vise à classer les postes de façon cohérente en s’appuyant sur une méthode commune, conçue et validée par les partenaires sociaux.
À retenir :
Les outils mis en place pour évaluer les emplois sont les suivants :
- Un référentiel d’analyse ;
- Une grille de classement des postes ;
- Un glossaire pour clarifier les termes utilisés.
Grâce à ce nouveau système, une grille de rémunération unique à l’échelle nationale est instaurée. Elle remplace les anciens systèmes, souvent différents selon les régions ou les catégories professionnelles. Tous les salariés, qu’ils soient cadrés ou non, sont évalués à travers six critères bien définis.
Les 6 critères d’évaluation
Chaque critère est traité de manière égale, aucun ne prend le dessus sur un autre. Les éléments pris en compte sont :
- Le niveau de difficulté du travail effectué ;
- Les connaissances nécessaires ;
- L’autonomie dans la fonction ;
- L’impact ou la portée de la contribution au sein de l’entreprise ;
- L’encadrement ou la collaboration avec d’autres ;
- La communication dans le cadre du poste.
Système de degrés
Chaque critère est noté entre 1 et 10, en fonction de la réalité du poste. Le total des points donne une cotation globale.
Classement des emplois
La somme des degrés obtenus sert à définir la « classe d’emploi » et le « groupe d’emploi » du salarié. Il existe huit groupes au total, identifiés par des lettres allant de A à I.
Tableau de la nouvelle classification pour la CCN Métallurgie :
Cotations | Classes d’emplois | Groupes d’emplois | |
---|---|---|---|
58 à 60 | 18 | I | Cadres |
55 à 57 | 17 | ||
52 à 54 | 16 | H | |
49 à 51 | 15 | ||
46 à 48 | 14 | G | |
43 à 45 | 13 | ||
40 à 42 | 12 | F | |
37 à 39 | 11 | ||
34 à 36 | 10 | E | Non cadres |
31 à 33 | 9 | ||
28 à 30 | 8 | D | |
25 à 27 | 7 | ||
22 à 24 | 6 | C | |
19 à 21 | 5 | ||
16 à 18 | 4 | B | |
13 à 15 | 3 | ||
10 à 12 | 2 | A | |
06 à 09 | 1 |
Nouvelle grille salariale – CCN Métallurgie
La convention collective nationale de la métallurgie associe chaque classe d’emploi à un niveau de rémunération minimale, appelé salaire minimum hiérarchique (SMH). Ce seuil salarial est lié à un coefficient défini pour chaque poste. L’objectif est d’assurer un revenu plancher que l’employeur ne peut légalement pas descendre en dessous.
Chaque année, ces minimas sont revus au cours du premier trimestre. Ils font l’objet de discussions entre les syndicats de salariés représentatifs et l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), tout en prenant en compte l’évolution du SMIC.
À savoir :
Le salaire minimum hiérarchique est un indicateur obligatoire. Un employeur ne peut fixer une rémunération inférieure à celui-ci pour un poste donné.
Grille de salaires – Non-cadres
Groupe | Classe | Salaire initial (€) | Salaire révisé (€) | Évolution % | (Corrigée l’inflation (%) |
---|---|---|---|---|---|
A | 1 | 19 420 | 21 700 | +11,7 % | 0,0 % |
2 | 19 700 | 21 850 | +10,9 % | – 1,2 % | |
B | 3 | 20 300 | 22 450 | +10,6 % | – 1,2 % |
4 | 21 200 | 23 400 | +10,4 % | +8,7 % | |
C | 5 | 22 300 | 24 250 | – 2,6 % | +8,7 % |
6 | 23 500 | 25 550 | – 2,7 % | – 3,1 % | |
D | 7 | 24 400 | 26 400 | +8,2 % | +7,8 % |
8 | 26 400 | 28 450 | – 3,5 % | – 3,9 % | |
E | 9 | 28 400 | 30 500 | +7,4 % | – 3,9 % |
10 | 31 400 | 33 700 | +7,3 % | – 3,9 % |
Grille de salaires – Cadres
Groupe | Classe | Salaire révisé (€) | (Corrigé de l’inflation (%) | Évolution % | |
---|---|---|---|---|---|
F | 11 | 32 500 | 34 900 | +7,4 % | – 3,9 % |
12 | 34 300 | 36 700 | +7,0 % | – 4,3 % | |
G | 13 | 37 400 | 40 000 | +7,0 % | – 4,1 % |
14 | 41 000 | – 4,4 % | +7,1 % | – 5,0 % | |
H | 15 | 44 000 | 47 000 | +6,8 % | – 5,2 % |
16 | 49 000 | 52 000 | +6,1 % | – 5,6 % | |
I | 17 | 56 000 | 59 300 | +5,9 % | – 5,6 % |
18 | 64 500 | 68 000 | +5,4 % | -5,6 % |
Les chiffres initiaux datent de négociations menées en 2021. Ils ont été renégociés en 2023 pour s’appliquer à une durée de travail hebdomadaire de 35 heures.
Remarque importante : Pour les salariés du groupe F, des majorations sont prévues entre 4 % et 8 % pour reconnaître leur ancienneté durant les six premières années passées dans la même entreprise.
Salaires minimums mensuels – Groupe F (35 heures/semaine)
À partir de 2024, les nouveaux employés intégrant le groupe F et travaillant 35 heures par semaine bénéficieront de salaires planchers révisés selon leur ancienneté. Ces montants sont calculés sur la base mensuelle de 151,66 heures de travail effectif.
Durant leurs six premières années dans la même entreprise, les salariés verront leur rémunération évoluer progressivement. Voici le détail des minimas mensuels appliqués en fonction de leur ancienneté :
Classe d’emploi | Moins de 2 ans d’ancienneté | De 2 à moins de 4 ans | De 4 ans à 6 ans révolus |
---|---|---|---|
11 | 27 560 € | 29 765 € | 28 000 € |
12 | 29 120 € | 31 450 € | 31 450 € |
Ces montants tiennent compte des majorations prévues pour récompenser l’engagement durable du salarié dans la même entreprise au fil des années.
La nouvelle convention collective peut-elle faire baisser les salaires ?
Non, la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie ne peut pas entraîner une baisse de salaire. Lors des négociations, une disposition spécifique a été prévue : la « garantie conventionnelle individuelle de rémunération ».
Cette clause a été mise en place pour protéger les salariés. Elle assure que personne ne verra sa rémunération diminuer avec l’application des nouvelles règles à partir du 1ᵉʳ janvier 2024. En clair, même si la grille de classification ou les critères d’évaluation évoluent, le salaire de chaque employé restera au moins équivalent à celui perçu avant la mise en œuvre de la réforme.
Voici le PDF demandé sur la nouvelle classification et les grilles salariales de la CCN Métallurgie :
nouvelle classification et les grilles salariales 2024
La nouvelle convention collective nationale de la métallurgie marque une transformation profonde dans l’organisation et l’harmonisation des règles applicables aux entreprises et aux salariés du secteur. En unifiant les dispositifs existants et en instaurant une grille de classification claire et équitable, elle vise à simplifier la lecture des droits, garantir la transparence des critères d’évaluation et établir une base salariale cohérente à l’échelle nationale.
La présence d’une garantie individuelle de rémunération apporte un cadre rassurant : aucun salarié ne sera pénalisé financièrement par cette réforme. Ce nouvel accord, tout en modernisant les repères professionnels, protège les acquis de chacun. Il ouvre la voie à une gestion plus juste et adapte des parcours professionnels dans la métallurgie.
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