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Prime d’objectifs en arrêt maladie : Quels sont vos droits en 2025?

Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, de nombreuses interrogations surgissent quant à ses droits. Parmi elles, la question des primes d’objectifs revient régulièrement : peuvent-elles être versées ? Quelles sont les conditions ? La réponse n’est pas simple et dépend de plusieurs critères, notamment le type de prime, les clauses du contrat de travail et les règles applicables en entreprise.

Cet article vous propose une analyse complète sur le sujet, en s’appuyant sur des cas concrets et les jurisprudences récentes.


1. Prime d’objectifs : Définition et fonctionnement

C’est quoi une prime d’objectifs ?

La prime d’objectifs est un élément variable du salaire qui récompense la performance d’un salarié ou d’une équipe. Elle peut être liée :

  • À des buts personnels : par exemple, réaliser un chiffre d’affaires spécifique ou conclure un projet déterminé.
  • À des objectifs collectifs : exemple, augmenter la productivité globale d’une équipe ou atteindre une performance commerciale commune.

Origine de la prime

Les primes d’objectifs peuvent être prévues :

  • Dans le contrat de travail : elles deviennent alors obligatoires, sauf clause de suspension.
  • Par un accord collectif ou une convention collective : elles s’appliquent à l’ensemble des salariés concernés.
  • Par un usage au sein de l’entreprise : si l’employeur a instauré une habitude de versement, elle peut être considérée comme un droit acquis.
Origine de la primeCaractéristique principaleExemple
Contrat de travailObligatoire sauf suspension mentionnéePrime semestrielle individuelle
Accord collectifS’applique à tous les salariés concernésPrime de résultats collectifs
UsageBasé sur une habitude d’entreprisePrime annuelle pour tous les employés

Les types de primes

Les primes d’objectifs peuvent être :

  • Ponctuelles : elles récompensent une action ou un résultat précis.
  • Périodiques : elles sont versées de manière régulière, souvent annuellement ou semestriellement.

2. La suspension du contrat de travail et son impact sur les primesarrêt maladie

Qu’est-ce qu’une suspension du contrat ?

Quand un employé est en congé maladie, son contrat de travail est mis fin. Cela implique que :

  1. L’employeur n’est plus tenu de proposer du travail au salarié.
  2. L’obligation de rémunération est levée, sauf dispositions spécifiques.

Cette suspension peut avoir des conséquences directes sur les éléments variables du salaire, comme les primes d’objectifs.

Règle générale pour les primes

La règle est simple : si la prime dépend d’une performance effective ou d’un travail réalisé, elle peut ne pas être due en cas d’arrêt maladie, sauf clause contraire dans le contrat ou la convention collective.


3. Jurisprudence clé : La décision du 20 novembre 2024

Le contexte

Dans un cas récent, un employé en congé maladie prolongé (de janvier 2018 à février 2020) avait demandé le versement de sa prime d’objectifs. Elle se baseait sur l’idée que :

  1. La prime était versée semestriellement.
  2. Aucune clause ne prévoyait sa suspension en cas d’arrêt maladie.

Décision de la Cour de cassation

La Cour a rappelé les principes suivants :

  • Une prime d’objectifs liée à une performance réelle ou un travail effectué n’est pas due si le salarié n’a pas travaillé.
  • En l’absence de clause de maintien ou de suspension explicite, il revient à l’employeur de prouver que la prime dépend de la prestation de travail.

Analyse

Dans ce cas précis :

  • La prime n’était pas contractualisée.
  • Aucune clause ne mentionnait son maintien.
  • La salariée n’ayant pas travaillé, elle ne pouvait prétendre à la prime.
Élément cléImpact sur la prime
Prime prévue dans le contratOui, sauf clause de suspension
Prime liée à une performanceNon, sans prestation réalisée
Clause de maintien explicitéeOui, obligation de versement

4. Prime d’objectifs : Les clauses à vérifier

Pour les salariés

  • Le contrat de travail : Recherchez les clauses relatives aux primes, notamment si elles prévoient leur maintien ou leur suspension.
  • Les conventions collectives : Certaines prévoient un maintien partiel ou total des primes, même en cas d’arrêt maladie.
  • Les usages de l’entreprise : Si la prime est régulièrement versée sans conditions claires, elle peut être considérée comme un droit acquis.

Pour les employeurs

  • Précisez les conditions dans le contrat : Mentionnez clairement si la prime est suspendue en cas d’arrêt maladie.
  • Respectez les conventions collectives : Vérifiez qu’aucune disposition ne contredit vos pratiques.
  • Anticipez les litiges : Une rédaction claire et précise des clauses évite les contentieux.
Clause dans le contratPrime due ?
Clause de maintien prévueOui
Clause de suspension explicitéeNon
Absence de mentionDépend de l’interprétation des juges

5. Les points à retenir pour éviter les conflits

  1. Précision contractuelle : Mentionner clairement les conditions d’attribution et de suspension des primes.
  2. Communication transparente : Informer les salariés sur leurs droits, notamment lors de la signature du contrat.
  3. Respect des règles légales : S’assurer que les pratiques sont conformes à la législation et aux conventions collectives.

6. Études de cas pratiques

Cas n°1 : Prime contractuelle avec clause de suspension

  • Situation : Une salariée a une prime semestrielle conditionnée à la réalisation d’objectifs, avec une clause stipulant sa suspension en cas d’arrêt maladie.
  • Résultat : La prime n’est pas due pendant l’arrêt, l’employeur étant couvert par la clause.

Cas n°2 : Prime prévue sans clause spécifique

  • Situation : Un salarié bénéficie d’une prime annuelle, mais aucune clause ne mentionne son maintien ou sa suspension.
  • Résultat : En cas de litige, le juge pourra considérer que la prime est due, surtout si elle a été versée régulièrement dans le passé.

Cas n°3 : Prime collective liée à la performance de l’entreprise

  • Situation : Une prime est versée en fonction des résultats globaux de l’entreprise, sans lien direct avec la prestation du salarié.
  • Résultat : Même en arrêt maladie, le salarié pourrait y avoir droit, car elle ne dépend pas de son travail individuel.

7. Les implications pour les employeurs et salariés

Pour les employeurs

  • Soyez précis dans vos contrats : Mentionnez clairement les conditions d’attribution et de suspension.
  • Respectez les conventions collectives : Elles peuvent imposer des obligations spécifiques.
  • Anticipez les litiges : Une bonne communication interne et une rédaction précise des contrats limitent les risques.

Pour les salariés

  • Vérifiez votre contrat : Les conditions de maintien ou de suspension doivent y figurer.
  • Informez-vous sur vos droits : Consultez les conventions collectives et les usages en vigueur dans l’entreprise.
  • En cas de litige, faites appel à un expert : Un avocat en droit du travail peut vous aider à défendre vos droits.

8. Conseils pratiques pour optimiser la gestion des primes

Pour les employeurs

  1. Créez un guide interne : Expliquez clairement les conditions d’attribution des primes à vos salariés.
  2. Formez vos équipes RH : Elles doivent connaître les règles pour éviter les erreurs.
  3. Soyez transparent : Une bonne communication limite les contestations.

Pour les salariés

  1. Discutez avec votre employeur : Posez des questions sur vos droits, notamment concernant les primes.
  2. Relisez votre contrat : Assurez-vous que les clauses sont claires.
  3. Gardez une trace écrite : Toute promesse de l’employeur doit être formalisée.

Conclusion

La gestion des primes d’objectifs en cas d’arrêt maladie peut sembler complexe, mais elle repose sur des principes clairs. Une prime liée à une performance individuelle ou collective dépend de sa contractualisation et des clauses spécifiques. Employeurs comme salariés doivent veiller à une rédaction précise des contrats pour éviter tout malentendu.

Si vous êtes confronté à une situation complexe, n’hésitez pas à consulter un avocat ou un expert en droit du travail pour obtenir des conseils personnalisés. Anticiper les problèmes permet souvent d’éviter les litiges et de maintenir des relations professionnelles harmonieuses.

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