Dans un contexte économique marqué par la transformation de l’industrie et les attentes croissantes en matière d’équité salariale, la grille de salaires de la métallurgie représente un tournant majeur. Entrée en vigueur en janvier 2024, cette réforme découle de la refonte historique de la Convention collective nationale de la métallurgie. Elle établit désormais un cadre clair et harmonisé pour l’ensemble des salariés du secteur, qu’ils soient ouvriers, techniciens ou cadres.
Basée sur une classification précise des emplois selon les compétences, les responsabilités et l’autonomie, la grille définit des salaires minima hiérarchiques (SMH) exprimés en rémunération annuelle brute. Cette évolution vise à garantir transparence, attractivité et mobilité professionnelle dans un secteur stratégique pour l’économie française.

Table des matières
Contexte juridique et économique – convention metallurgie grille salaire
La grille de salaires : un outil essentiel pour l’équité
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, la convention collective de la métallurgie a été profondément remaniée. Ce chantier, amorcé en 2016 et finalisé par la signature de 2022, marque la fusion de 78 conventions collectives locales ou sectorielles – notamment celle de la sidérurgie – en un seul texte national. Une réforme de grande envergure, motivée par un besoin croissant de clarté, d’harmonisation salariale et de simplification administrative, dans un secteur confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Le cœur de cette réforme réside dans un changement de logique : les emplois sont désormais classifiés non plus seulement selon le titre ou le diplôme, mais à partir des compétences réelles exercées. Ce choix favorise la mobilité interne, valorise les parcours professionnels, et s’inscrit dans une gestion des compétences plus proactive (GPEC).
Les fondements de la nouvelle grille salariale
Une architecture en 18 classes et 9 groupes
La nouvelle convention introduit une grille salariale structurée autour de 18 classes d’emploi, numérotées de 1 à 18. Celles-ci sont réparties en 9 groupes, de A à I. Chaque classe reflète un niveau croissant de technicité, d’autonomie et de responsabilité.
Le salaire minimum hiérarchique (SMH), quant à lui, est exprimé en rémunération annuelle brute, hors primes. Il constitue un socle obligatoire que l’entreprise peut naturellement dépasser, en fonction des réalités du marché ou des compétences spécifiques du salarié.
Quelques repères
- Un ouvrier débutant, sans responsabilité, sera positionné en classe A1.
- Un ingénieur expérimenté, avec fonctions d’encadrement, pourra se situer en H15 ou I18.
Grille de salaires 2024–2025 (France)
| Groupe | Classe | SMH brut annuel |
|---|---|---|
| A | 1 | 21 700 € |
| B | 4 | 23 400 € |
| C | 6 | 25 550 € |
| D | 8 | 28 450 € |
| E | 10 | 33 700 € |
| F | 12 | 36 700 € |
| G | 14 | 43 900 € |
| H | 16 | 52 000 € |
| I | 18 | 68 000 € |
Ces montants représentent les minimas légaux applicables. Rien n’empêche un employeur de proposer une rémunération supérieure, en fonction de la rareté du profil, de la localisation géographique ou encore de la politique salariale de l’entreprise.
Profils types : mise en application
Ouvrier de production débutant
- Classe : A1
- SMH annuel : 21 700 €
- Salaire mensuel brut estimé : 1 809 €
Technicien méthodes expérimenté
- Classe : D8
- SMH annuel : 28 450 €
- Salaire mensuel brut estimé : 2 370 €
Ingénieur bureau d’études confirmé
- Classe : G13
- SMH annuel : 40 000 €
- Salaire mensuel brut estimé : 3 333 €
Cadre dirigeant
- Classe : I18
- SMH annuel : 68 000 €
- Salaire mensuel brut estimé : 5 667 €
Enjeux et perspectives
La nouvelle grille unifiée marque une avancée significative. Pour les entreprises, elle permet une meilleure organisation des parcours, une politique de rémunération plus lisible, et une conformité accrue aux exigences réglementaires.
Du côté des salariés, cette transparence facilite les perspectives d’évolution, permet des comparaisons intersectorielles plus justes, et renforce les garanties collectives.
Dans les mois à venir, plusieurs évolutions sont à prévoir : révision annuelle des minimas en fonction de l’inflation, intégration dans les systèmes de gestion RH, et retours d’expérience, notamment au sein des PME.
Ressources Convention.fr – Grille officielle 2024
JuriTravail – Convention collective métallurgie 2024
Fiche-paie.net – Salaires métallurgie
Oniros Conseils – Guide classification métallurgie

La réforme de la grille salariale dans la métallurgie marque une évolution stratégique pour l’ensemble de la filière industrielle française. En proposant un cadre commun, lisible et basé sur la réalité des compétences, cette nouvelle classification ouvre la voie à une gestion des ressources humaines plus équitable et performante. Elle bénéficie autant aux entreprises – en structurant leur politique RH – qu’aux salariés, mieux protégés et plus valorisés.
Il est désormais essentiel pour chaque acteur du secteur de se familiariser avec cette grille, de comprendre son positionnement dans l’échelle des classes d’emploi, et de s’assurer de la bonne application de ces minimums dans sa structure.