Dans le secteur de la logistique, le manutentionnaire joue un rôle essentiel dans la chaîne d’approvisionnement. Chargé de la manipulation physique des marchandises, il contribue à la réception, au stockage, à la préparation et à l’expédition des produits. Ce métier, exigeant sur le plan physique, obéit à un cadre légal et conventionnel bien défini. La fiche de paie du manutentionnaire reflète ces spécificités en intégrant des éléments comme les primes, les avantages sociaux, les classifications professionnelles et les obligations de l’employeur.
Cet article fait le point sur les composantes clés de cette fiche de paie, ainsi que sur les règles applicables aux contrats en alternance.

Table des matières
Un métier au cœur de la chaîne logistique
Missions et environnement de travail
Le manutentionnaire intervient dans les secteurs de la logistique, de la production ou du transport. Il opère dans des entrepôts, plateformes de stockage, sites industriels ou encore au sein de grandes surfaces. Ce professionnel exécute des tâches essentielles au bon acheminement des marchandises : réception, rangement, préparation des commandes, conditionnement et expédition.
Ses activités quotidiennes incluent notamment :
- Réception et vérification des marchandises ;
- Contrôle qualité et signalement des anomalies ;
- Tri et stockage, souvent grâce à des engins de manutention (transpalettes, chariots élévateurs) ;
- Préparation des expéditions : cerclage, étiquetage, filmage ;
- Réalisation d’inventaires ;
- Respect des normes d’hygiène et de sécurité.
Compétences et qualités requises
Le métier de manutentionnaire demande une résistance physique importante : port de charges lourdes, travail en horaires décalés, environnement parfois extrême (froid, chaleur, bruit). Méthodique, prudent et rigoureux, il doit aussi être capable de travailler en équipe.
Avec l’automatisation croissante, le manutentionnaire doit aujourd’hui maîtriser :
- Les règles de sécurité ;
- Les bases de l’informatique pour gérer les stocks ;
- La conduite d’engins motorisés (cariste) ;
- La lecture de symboles logistiques.
Accès à la profession et formation
Ce métier est accessible sans diplôme, mais des formations sont recommandées pour évoluer :
- CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité) ;
- CAP d’entreposage et de messagerie ;
- Certification d’agent logistique ;
- Diplômes en maintenance ou logistique de production.
Perspectives d’évolution
Le manutentionnaire peut se spécialiser (pontier, cariste, magasinier), changer de secteur (e-commerce, grande distribution, industrie pharmaceutique) ou progresser vers des postes à responsabilités : chef d’équipe, responsable de stocks.
Spécificités de la fiche de paie du manutentionnaire
Convention collective applicable
Le statut du manutentionnaire dépend de la convention collective de son secteur d’activité : transport routier, logistique, portuaire, etc. Cette convention détermine notamment les conditions de travail, le temps de repos, la grille salariale et les primes.
Classification socioprofessionnelle
Les manutentionnaires relèvent de la catégorie 67 de l’INSEE : ouvriers non qualifiés de type industriel. En cas de conduite d’engins motorisés, ils sont reclassés en CSP 65 (ouvriers qualifiés).
Leur statut (ouvrier, ETAM, cadre) influe sur le taux de cotisations sociales :
- Environ 21 % pour les ouvriers et ETAM ;
- Environ 25 % pour les cadres.
Spécificités salariales
La fiche de paie doit respecter le minimum légal : le SMIC. Des compléments peuvent s’ajouter selon le poste occupé, les horaires et la nature du contrat.
Rémunération moyenne selon l’INSEE
Le salaire varie selon la qualification :
- Manutentionnaire non qualifié : 1645€ nets/mois en moyenne (1656€ pour les hommes, 1602€ pour les femmes) ;
- Manutentionnaire expéditeur : 1655€ nets/mois en moyenne (1687€ hommes, 1596€ femmes) ;
- Manutentionnaire qualifié (cariste, conducteur de chariots) : 1821€ nets/mois en moyenne (1832€ hommes, 1710€ femmes).
Les types de contrats les plus fréquents sont l’intérim et le CDI, avec une prédominance masculine marquée (jusqu’à 93 % dans certaines fonctions).
Cotisation AT/MP : un indicateur clé
Définition et calcul
La cotisation « Accidents du Travail / Maladies Professionnelles » (AT/MP) est calculée en fonction de l’activité de l’entreprise et de son historique d’accidents. Elle est communiquée par l’Assurance Maladie et reportée sur chaque bulletin de salaire.
Enjeux pour l’employeur
Un taux AT/MP élevé peut refléter un environnement de travail à risque et entraîner des surcoûts. L’employeur a donc intérêt à investir dans la prévention pour limiter les sinistres.
Avantages professionnels sur la fiche de paie
Régimes applicables
Certains avantages sont prévus par la loi ou les conventions collectives :
- Indemnités repas : versées si les conditions de travail empêchent un retour au domicile ;
- Tickets restaurant : avantage facultatif mais fréquent ;
- Frais de transport : prise en charge obligatoire à 50 % pour les transports publics ;
- Prime de nuit : applicable entre 21 h et 6 h.
Ces éléments doivent être clairement indiqués sur le bulletin de paie.
Obligations de l’employeur
Respect du contrat de travail
Le versement du salaire et la remise d’une fiche de paie conforme sont des obligations contractuelles. Tout manquement peut entraîner des sanctions.
Formation et évolution
L’employeur doit proposer des formations régulières sur la sécurité et organiser un entretien professionnel tous les deux ans.
Moyens et sécurité
Il doit fournir les équipements de travail et de protection nécessaires : EPI, outils, vestiaire collectif. La prévention des risques est une priorité, notamment face aux dangers liés au port de charges ou à la conduite d’engins.

Spécificités des contrats en alternance
Contrat d’apprentissage
Ce contrat, conclu entre l’apprenti, l’employeur et le CFA, permet une formation en alternance. La rémunération est encadrée par la loi, selon l’âge de l’apprenti et l’année de contrat. L’apprenti reçoit une fiche de paie chaque mois.
Des aides existent :
- Exonération partielle de charges ;
- Aide unique à l’embauche.
Contrat de professionnalisation
Ce contrat vise les jeunes et demandeurs d’emploi. Il peut être en CDD ou CDI, en alternance entre entreprise et centre de formation.
La rémunération varie selon l’âge et la qualification. Des aides sont disponibles pour l’employeur :
- Exonérations de cotisations ;
- Aides à l’embauche pour les plus de 26 ans ou 45 ans.
Le métier de manutentionnaire est à la fois accessible et structuré, encadré par des règles précises qui se reflètent sur sa fiche de paie. De la convention collective applicable à la nature des avantages sociaux, en passant par les obligations légales de l’employeur et les dispositifs d’alternance, chaque élément participe à garantir une rémunération conforme et transparente.
Comprendre ces spécificités permet non seulement de sécuriser la gestion RH, mais aussi de valoriser un métier indispensable à l’efficacité de toute organisation logistique.