Le barème kilométrique représente bien plus qu’un simple tableau de conversion. C’est un outil réglementaire de première importance dans le cadre du remboursement des frais de déplacement professionnels réalisés avec un véhicule personnel.
Il joue un rôle central, tant sur le plan fiscal que social, notamment dans le traitement des indemnités kilométriques figurant sur les bulletins de paie.
Mise à jour : 2025

Table des matières
Qu’est-ce que le barème kilométrique ?
Le barème kilométrique est publié chaque année par la direction générale des Finances publiques (DGFiP). Il sert à estimer les dépenses engagées par un salarié ou un indépendant lorsqu’il utilise son véhicule personnel à des fins professionnelles.
Les critères pris en compte
Ce barème repose sur plusieurs paramètres déterminants :
- La puissance fiscale du véhicule (exprimée en chevaux fiscaux)
- La distance totale parcourue dans le cadre professionnel sur une année
- Le type de véhicule (voiture, deux-roues, cyclomoteur)
À travers des formules de calcul précises, il permet de compenser de manière forfaitaire les coûts liés au carburant, à l’entretien, à l’assurance et à l’usure du véhicule.
Qui peut utiliser le barème kilométrique ?
Salariés
Un salarié peut percevoir des indemnités kilométriques si son employeur accepte de les rembourser pour ses trajets professionnels réalisés avec un véhicule personnel. Ces indemnités sont généralement exonérées de cotisations sociales, tant qu’elles respectent les plafonds fixés par l’administration.
Travailleurs indépendants
Les indépendants peuvent recourir au barème pour déduire forfaitairement leurs frais de déplacement de leur revenu imposable. C’est une solution souvent plus simple que le calcul des frais réels.
Autres cas concernés
Certaines catégories spécifiques peuvent également être éligibles :
- Fonctionnaires
- Bénévoles engagés dans des associations
- Stagiaires et alternants, selon les politiques internes ou les dispositions réglementaires en vigueur
Comment fonctionne le calcul des indemnités ?
Le montant de l’indemnité dépend de trois facteurs essentiels :
- La puissance fiscale du véhicule
- La distance annuelle parcourue
- La tranche kilométrique dans laquelle cette distance se situe :
- Jusqu’à 5 000 km
- De 5 001 à 20 000 km
- Au-delà de 20 000 km
Exemple
Un salarié ayant parcouru 3 200 km avec une voiture de 5 CV :
Formule du barème : distance × 0,636
Calcul : 3 200 × 0,636 = 2 035,20 €
Cette somme, si elle est remboursée par l’employeur, est exonérée de cotisations sociales. Si elle concerne un travailleur indépendant, elle est déductible fiscalement.
Intégration dans le bulletin de paie
Sur le plan de la paie, les indemnités kilométriques bénéficient d’un régime social avantageux :
- Elles sont exonérées de cotisations sociales dans la limite des montants définis par le barème
- Elles doivent apparaître distinctement sur le bulletin, sous une ligne intitulée « Indemnités kilométriques exonérées »
Les avantages et les limites du barème kilométrique
Le barème kilométrique, bien qu’utile et encadré par l’administration fiscale, présente à la fois des atouts notables et quelques limites. Comprendre ces deux facettes permet de mieux l’utiliser, que l’on soit salarié ou travailleur indépendant.
Les avantages du barème kilométrique
Une méthode simple et accessible
L’un des principaux avantages du barème est sa simplicité. Il évite la collecte fastidieuse de justificatifs (tickets de carburant, factures de réparation, etc.) et repose sur un calcul standardisé, clair pour tous.
Un cadre fiscal sécurisé
Lorsqu’il est respecté, le barème permet l’exonération des cotisations sociales sur les indemnités versées. C’est un outil fiable, validé par l’administration fiscale, qui protège employeurs et salariés contre tout risque de redressement.
Une forme d’équité entre utilisateurs
Le barème prend en compte deux critères objectifs : la puissance fiscale du véhicule et le kilométrage annuel effectué. Ce fonctionnement permet d’ajuster les remboursements en fonction des profils.
Un dispositif polyvalent
Il est utilisable aussi bien par les salariés (dans le cadre de leurs remboursements professionnels) que par les travailleurs indépendants (pour la déduction de leurs frais de déplacement). Chaque statut bénéficie de règles adaptées.

Les limites à connaître
Un plafond à ne pas dépasser
Le barème définit un seuil. Si les montants remboursés dépassent ceux prévus, l’excédent devient imposable ou soumis à charges sociales. L’employeur ou l’indépendant doit donc veiller à ne pas franchir ces limites.
Une formule peu adaptée à certains véhicules
Les véhicules électriques, hybrides ou très récents peuvent générer des coûts réels différents. Le barème reste basé sur des moyennes, ce qui le rend parfois imprécis pour ces cas spécifiques.
Un écart possible avec les frais réels
Lorsque le prix du carburant augmente fortement ou que l’entretien d’un véhicule est plus coûteux que prévu, le barème peut sous-estimer les dépenses réelles engagées.
Une obligation de déclaration
En l’absence de remboursement par l’employeur, le salarié doit intégrer ces frais dans sa déclaration de revenus, au titre des frais réels. Cela implique une démarche administrative supplémentaire.
Une mise à jour annuelle obligatoire
Le barème kilométrique est revu chaque année par l’administration fiscale, généralement autour du mois de mars ou avril. Cette révision prend en compte plusieurs facteurs :
- L’évolution des prix du carburant
- Le coût moyen de l’assurance et de l’entretien des véhicules
- Les orientations fiscales en cours (ex. : bonus pour les véhicules électriques)
Il est impératif d’utiliser le barème correspondant à l’année des trajets effectués. Ainsi, pour les déplacements réalisés en 2025, seul le barème 2025 est valable.
Zoom 2025
Le barème 2025 reste inchangé par rapport à celui de 2023. Toutefois, une majoration de 20 % est désormais appliquée aux véhicules 100 % électriques, une incitation fiscale à la mobilité durable.
Le barème kilométrique constitue une référence incontournable pour la gestion des frais professionnels liés aux déplacements. Il simplifie les démarches, sécurise fiscalement les remboursements et s’adapte à divers statuts professionnels.
Ce qu’il faut retenir
- Respecter scrupuleusement le barème permet d’éviter tout redressement fiscal ou URSSAF.
- Il doit être appliqué avec rigueur sur les fiches de paie.
- Une bonne compréhension de ses règles permet d’optimiser sa fiscalité et ses remboursements.
Recommandations pratiques
Employeurs : Assurez-vous que les indemnités kilométriques figurent clairement et correctement sur les bulletins de paie.
Salariés : Comparez les remboursements perçus au barème officiel pour éviter toute perte financière.
Indépendants : Évaluez s’il est plus avantageux d’opter pour le barème forfaitaire ou la déduction des frais réels selon la nature de vos trajets et de votre véhicule.