Les avantages en nature nourriture sont courants dans des secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou les entreprises dotées de cantines.
Il consiste en la fourniture de repas gratuits ou à tarif réduit aux salariés, et doit être intégré à la rémunération brute soumise à cotisations sociales. Mal géré, il peut entraîner des erreurs de paie ou des sanctions URSSAF.
Cet article explique comment identifier, valoriser et traiter correctement cet avantage sur un bulletin de paie, tout en exposant ses impacts sociaux et fiscaux.

Table des matières
Comprendre l’avantage en nature « nourriture »
L’avantage en nature lié à la nourriture désigne la mise à disposition de repas par l’employeur au profit du salarié, sans facturation ou moyennant une participation inférieure à la valeur réelle du repas. Il s’agit d’un complément de rémunération, qui doit être déclaré, évalué selon un barème forfaitaire et soumis aux cotisations sociales.
Situations concernées
L’avantage en nature « nourriture » s’applique dans différents contextes :
- Lorsque le salarié prend ses repas dans une cantine ou un restaurant d’entreprise ;
- En cas de repas fournis sans frais sur le lieu de travail (cas fréquent dans l’hôtellerie-restauration, les établissements hospitaliers ou les postes de sécurité) ;
- Si les repas sont proposés à un tarif réduit, inférieur au seuil de référence défini par l’URSSAF ;
- Enfin, pour les dirigeants assimilés salariés (gérants de SARL, présidents de SAS, etc.) qui bénéficient également de repas gratuits.
Ce qui n’entre pas dans ce cadre
Certaines situations, en revanche, ne sont pas considérées comme un avantage en nature :
- Les repas indemnisés dans le cadre de frais professionnels, par exemple lors de déplacements ;
- L’utilisation de titres-restaurant, dès lors qu’ils respectent les seuils d’exonération en vigueur.
Comment valoriser un avantage en nature « nourriture » en 2025 ?
Selon l’arrêté du 25 février 2025, la valorisation de cet avantage se fait sur une base forfaitaire. Le montant retenu dépend du nombre de repas concernés et du niveau de participation du salarié.
Barème applicable
- Pour un repas : 5,45 €
- Pour deux repas par jour : 10,90 €
Ce barème s’applique uniquement lorsque le salarié contribue à moins de 50 % de la valeur forfaitaire, soit moins de 2,72 € par repas.
Illustration chiffrée
Prenons un exemple : un salarié bénéficie de deux repas par jour, sur une base de 22 jours ouvrés par mois.
- Valeur brute mensuelle de l’avantage : 10,90 € × 22 = 239,80 €
Si le salarié participe à hauteur de 60 €, la valeur nette à intégrer dans la base de cotisations sera de :
- 239,80 € – 60 € = 179,80 €
Les avantages en nature – Urssaf.fr
Comment intégrer cet avantage en paie ?
L’avantage en nature « nourriture » doit être intégré au salaire brut dans le bulletin de paie, puisqu’il entre dans l’assiette des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.
Présentation sur le bulletin
Il apparaît généralement sous deux lignes distinctes :
- Une ligne positive dans la partie brute : “Avantage en nature – Nourriture” ;
- Éventuellement, une ligne négative dans la partie net à payer : “Participation repas salarié”, si une contribution est versée.
Impact sur la rémunération
L’avantage en nature impacte :
- Le salaire brut total ;
- Le revenu net imposable ;
- Et dans certains cas, le net à payer, en fonction de la participation du salarié.
Avantages en nature – Code du travail numérique
Exemple de fiche de paie
| Intitulé | Montant |
|---|---|
| Salaire de base | 2 000,00 € |
| Avantage en nature – Nourriture | +239,80 € |
| Participation salarié repas | –60,00 € |
| Brut total | 2 239,80 € |
| Net à payer avant impôt | xxx, xx € |
Conséquences sociales et fiscales de l’avantage en nature nourriture
Incidences sociales
Du point de vue social, l’avantage en nature nourriture est considéré comme une forme de rémunération. À ce titre, il est soumis aux cotisations sociales, tant pour l’employeur que pour le salarié. Il entre ainsi dans plusieurs bases de calcul :
- Le salaire brut soumis à cotisations sociales ;
- Le revenu net imposable du salarié ;
- Les assiettes de la CSG et de la CRDS.
Mais son impact ne s’arrête pas là. Il peut également peser sur :
- Le montant des droits à la retraite complémentaire ;
- Les indemnités journalières versées en cas d’arrêt maladie ou maternité ;
- Le calcul du plafond annuel de la Sécurité sociale, notamment pour certains seuils réglementaires.
Incidences fiscales
Sur le plan fiscal, l’avantage en nature est, en principe, entièrement imposable pour le salarié. Il est donc intégré dans le revenu global soumis à l’impôt sur le revenu.
Certaines exceptions existent néanmoins. Une exonération peut s’appliquer dans des cas bien définis, par exemple :
- Lorsque les repas sont pris sur le lieu de travail et qu’ils sont rendus nécessaires par l’organisation du travail (travail posté, isolement, horaires atypiques) ;
- Ou lorsque des dispositions spécifiques le prévoient dans une convention collective, particulièrement pour certains cadres dirigeants.
Erreurs courantes et recommandations pratiques
Les pièges à éviter
Plusieurs erreurs reviennent fréquemment dans la gestion de l’avantage en nature nourriture :
- Oublier d’inclure l’avantage dans le brut du salarié ;
- Utiliser le mauvais barème URSSAF (année précédente, absence de proratisation…) ;
- Ne pas déduire correctement la participation du salarié ;
- Confondre avantage en nature et remboursement de frais professionnels, alors que leur traitement fiscal est distinct.
Bonnes pratiques à adopter
Pour sécuriser la gestion de cet avantage, quelques principes simples sont à respecter :
- Vérifier systématiquement le barème URSSAF applicable à l’année en cours ;
- Distinguer avec clarté les frais professionnels – qui ne sont pas imposables – des avantages en nature – qui le sont ;
- Définir une politique formelle concernant la participation des salariés aux repas ;
- Documenter la fourniture de repas, afin de disposer d’une traçabilité en cas de contrôle.
L’avantage en nature « nourriture » constitue un sujet technique, mais incontournable dans la gestion quotidienne de la paie. Il suppose une bonne maîtrise :
- Des barèmes officiels actualisés chaque année ;
- Des règles de déclaration à respecter ;
- Et des impacts potentiels sur la rémunération, la fiscalité et les droits sociaux des salariés.
Pour l’employeur, une gestion rigoureuse limite les risques de redressement URSSAF. Pour le salarié, elle garantit une valorisation transparente de sa rémunération. Dans les deux cas, une veille régulière et une formation minimale des gestionnaires de paie sont des leviers clés pour une conformité durable.