Chaque année, la Sécurité sociale fixe un plafond servant à déterminer les bases de calcul de certaines cotisations sociales, notamment celles liées à la retraite ou à la prévoyance. En 2025, ce plafond mensuel (PMSS) est fixé à 3 925 €.
Cependant, ce plafond ne s’applique pas toujours intégralement : il doit parfois être proratisé. La proratisation du plafond de Sécurité sociale est essentielle pour comprendre ces ajustements.
Cet article présente les règles de proratisation, les situations concernées, les méthodes de calcul, les erreurs fréquentes et les bonnes pratiques à adopter.

Table des matières
Qu’est-ce que la proratisation du plafond ?
Le plafond de Sécurité sociale est un montant de référence servant à plafonner certaines cotisations. Il est utilisé, entre autres, pour :
- le calcul des cotisations vieillesse plafonnée ;
- l’assiette des contributions de retraite complémentaire ;
- le calcul de certaines exonérations de charges sociales.
Lorsque la durée de travail ou la période d’activité ne couvre pas l’intégralité du mois, le plafond applicable est ajusté proportionnellement : c’est ce qu’on appelle la proratisation.
Cas où la proratisation s’applique
Conformément à l’article R.242-2 du Code de la Sécurité sociale et aux précisions du Bulletin Officiel de la Sécurité sociale (BOSS), la proratisation s’impose dans les cas suivants :
Il est crucial d’être informé sur la proratisation du plafond de Sécurité sociale pour éviter toute confusion lors de la déclaration des cotisations.
Entrée ou sortie en cours de mois
Lorsque le salarié n’est présent que sur une partie du mois, le plafond mensuel est ajusté selon le nombre de jours calendaires de présence.
Temps partiel
Un salarié à temps partiel ne cotise pas sur le plafond plein, sauf s’il est rémunéré au-delà de celui-ci. Le plafond est réduit en proportion de sa durée de travail.
Absences non rémunérées
Les périodes d’absence sans maintien de salaire (exemple : congé sans solde) entraînent une diminution du plafond.
Pluriactivité
Un salarié qui travaille pour plusieurs employeurs voit son plafond réparti entre eux au prorata des rémunérations versées.
Changement de situation contractuelle
Lorsque le temps de travail évolue en cours de mois, la proratisation permet de respecter la correspondance entre activité réelle et plafond applicable.
Cas où la proratisation ne s’applique pas
Dans certains cas, il est interdit d’appliquer une proratisation du plafond :
- Absences rémunérées (congés payés, arrêt maladie indemnisé, etc.) ;
- Salariés en forfait jours, même si la durée de travail est réduite ;
- Salariés à temps partiel bénéficiant d’un mécanisme de reconstitution de salaire à temps plein ;
- Travailleurs à domicile, faute de référence horaire applicable ;
- Salariés en activité partielle (chômage partiel).
Méthodes de calcul de la proratisation

Méthode 1 : proratisation journalière
Cette méthode est utilisée lorsqu’un salarié est présent une partie du mois seulement. On calcule un plafond journalier et on le multiplie par le nombre de jours calendaires de présence.
Formule :
(PMSS / nombre de jours du mois) × nombre de jours de présence
Exemple :
Entrée le 11 février 2025 (29 jours) :
3 925 € / 29 × 19 = 2 571,55 €
Méthode 2 : proratisation pour temps partiel
Le plafond est ajusté selon la quotité de travail du salarié.
Formule :
PMSS × (heures contractuelles / 151,67 heures)
Exemple :
Salarié à 80 % (121,34 h mensuelles) :
3 925 € × (121,34 / 151,67) = 3 138,84 €
Méthode 3 : proratisation combinée
En cas de mois incomplet et de temps partiel, il faut combiner les deux méthodes.
Exemple :
Salarié à 50 % entrant le 16 avril (30 jours) :
- PMSS journalier : 3 925 € / 30 = 130,83 €
- Plafond de présence : 130,83 € × 15 = 1 962,45 €
- Temps partiel : 1 962,45 € × 0,5 = 981,22 €
Méthode horaire (conventions spécifiques)
Certains accords permettent une proratisation directement sur la base horaire.
Formule :
PMSS × (heures contractuelles / 151,67)
Exemple :
Salarié à 90 heures :
3 925 € × (90 / 151,67) = 2 327,87 €
Erreurs fréquentes
Plusieurs erreurs sont couramment constatées :
- Utilisation des jours ouvrés au lieu des jours calendaires ;
- Application de la proratisation pour des absences rémunérées ;
- Oubli de la mise à jour du plafond en début d’année ;
- Absence d’adaptation du plafond lors d’un changement contractuel ;
- Application d’une proratisation sans base légale.
Bonnes pratiques
Pour sécuriser les paies, il est conseillé de :
- Utiliser un logiciel de paie conforme aux directives URSSAF et BOSS ;
- Documenter toutes les absences, entrées ou sorties avec justificatifs à l’appui ;
- Former les gestionnaires de paie à la réglementation en vigueur ;
- Vérifier chaque fin de mois les cas particuliers pour éviter les redressements ;
- Consulter systématiquement le Bulletin Officiel de la Sécurité sociale (BOSS) pour les arbitrages.
Textes de référence
- Code de la Sécurité sociale : article R.242-2
- Bulletin Officiel de la Sécurité sociale (BOSS)
- URSSAF – Informations sur le PMSS 2025
- Légisocial – Actualités sociales
- Service-Public.fr – Fiches pratiques employeurs
La proratisation du plafond de la Sécurité sociale permet d’ajuster le montant de référence des cotisations sociales aux conditions réelles d’activité du salarié. Elle garantit une application juste des règles sociales et évite les erreurs de paie.
Une bonne maîtrise de ses mécanismes, associée à des outils de gestion performants, constitue un gage de conformité et de sécurité pour l’employeur.
Qu’est-ce que le PMSS ?
Le Plafond Mensuel de la Sécurité sociale (PMSS) est une valeur de référence fixée chaque année. Il sert à plafonner certaines cotisations sociales et à calculer des droits sociaux.
Pourquoi doit-on proratiser le plafond ?
La proratisation permet d’adapter le plafond aux situations particulières : mois incomplet, temps partiel, absences non rémunérées, etc. Elle garantit une cotisation juste, alignée sur l’activité réelle.
Comment savoir si un salarié doit être proratisé ?
Il faut vérifier si :
Le salarié n’a pas travaillé tout le mois (entrée, sortie, absence non rémunérée),
Il est à temps partiel,
Il a changé de contrat en cours de mois.
La proratisation s’applique-t-elle pour les congés payés ?
Non, si les congés sont rémunérés par l’employeur ou par une caisse, le plafond n’est pas proratisé. La période est considérée comme travaillée.