Difficile d’ignorer l’inflation quand le prix du plein d’essence ou du panier de courses grimpe à vue d’œil. Entre 2022 et 2023, les Français ont vu leurs dépenses s’alourdir à un rythme inédit depuis des décennies.
Et puis, 2024 arrive, et la pression retombe. Un peu. Pas totalement, mais suffisamment pour que l’on parle d’un « retour à la normale ». Encore faut-il savoir ce que cela signifie vraiment.

Table des matières
Définir l’inflation : bien plus qu’une simple hausse des prix
Une notion familière, mais mal comprise
On entend parler d’inflation presque tous les jours, mais sait-on absolument de quoi il s’agit ? En termes simples, c’est une hausse continue des prix dans l’économie. Pas une variation ponctuelle, non : une tendance de fond. Et en France, c’est l’Insee qui garde l’œil dessus, via un indicateur un peu technique : l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). Il suit l’évolution du coût d’un « panier type » – en gros, ce que consomment les ménages moyens.
Deux lectures possibles
- Glissement annuel : on compare les prix d’un mois à ceux du même mois, un an plus tôt.
- Moyenne annuelle : on regarde l’évolution de la moyenne des prix sur une année entière, ce qui donne le chiffre officiel.
Ce que disent les chiffres
| Année | Taux d’inflation (moyenne annuelle) |
|---|---|
| 2022 | +5,2 % |
| 2023 | +4,9 % |
| 2024 | +2,0 % |
L’année 2022 marque un choc, 2023 prolonge la tension, et 2024 donne un signal de détente. Pas encore une victoire, mais un souffle.
Pourquoi les prix ont-ils tant grimpé ?
Un enchaînement de crises
Tout ne vient pas de nulle part. La flambée de l’inflation, post-Covid, s’explique par un enchevêtrement de facteurs :
- L’explosion des prix de l’énergie, notamment après le début de la guerre en Ukraine. Gaz, électricité : tout a suivi.
- Les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été désorganisées, et il a fallu du temps pour que ça reparte.
- Une demande en surchauffe, les consommateurs ayant repris leurs habitudes de manière assez soudaine.
- Les matières premières, elles sont aussi devenues plus chères.
- Des taux d’intérêt ultra-bas, maintenus trop longtemps, ont alimenté la machine.
Des répercussions sur la vie de tous les jours
Pour les foyers : arbitrages et frustrations
- Pouvoir d’achat en berne, surtout pour les plus vulnérables.
- Budget logement et alimentation sous pression.
- Moins de sorties, de loisirs, de petits plaisirs. La frugalité devient une norme.
Pour les entreprises : tensions permanentes
- Coûts de production à la hausse, marges sous pression.
- Dilemme : absorber la hausse ou la répercuter ?
- Dans certains secteurs, la demande faiblit. Les arbitrages des consommateurs se font sentir.
Comment les institutions ont réagi ?
BCE : coup de frein monétaire
La Banque centrale européenne a opté pour la méthode classique : elle a remonté ses taux, étape par étape, pour ralentir l’économie. L’effet n’est pas immédiat, mais il finit par se faire sentir.
L’État français : amortir les chocs
- Bouclier tarifaire sur l’énergie, pour éviter une flambée incontrôlée des factures.
- Aides ponctuelles, parfois ciblées, parfois généralisées.
- Revalorisation des prestations sociales, dans une logique de compensation partielle.
Et ailleurs, comment ça se passe ?
L’inflation n’a pas touché que la France. Selon les données de l’OCDE, la moyenne dans la zone était de 4,2 % en juin 2025.
Tour d’horizon express
- Allemagne : même combat, mais avec un marché énergétique un peu différent.
- Espagne : montée rapide, mais la descente tout aussi brutale.
- Italie : fluctuations fortes, liées à sa dépendance aux importations.
Les réponses diffèrent selon les pays, leur économie, leur politique budgétaire. Mais le fond reste le même : tout le monde a pris le choc, avec plus ou moins d’amortisseurs.
- Insee – Taux d’inflation en France
- Banque de France – L’inflation expliquée
- Banque centrale européenne – Politique monétaire
Quelle est la différence entre inflation et déflation ?
L’inflation est la hausse des prix ; la déflation, c’est leur baisse durable. La déflation est rare et souvent liée à une crise économique majeure.
Qui mesure l’inflation en France ?
C’est l’Insee qui calcule et publie l’inflation à travers l’Indice des Prix à la Consommation (IPC).
Pourquoi les prix augmentent-ils même quand l’inflation baisse ?
L’inflation qui « baisse » signifie que les prix augmentent moins vite, pas qu’ils diminuent. Seule une inflation négative entraîne une baisse des prix.
Est-ce que l’inflation est toujours mauvaise ?
Une inflation modérée (autour de 2 %) est normale et signe d’une économie dynamique. Ce sont les hausses rapides et prolongées qui posent un problème.
L’inflation, longtemps stable en France, a connu une forte accélération depuis 2022, bouleversant l’économie et la vie quotidienne. Si la tendance semble s’inverser en 2024, les causes structurelles et géopolitiques de cette hausse doivent rester sous surveillance.
Mieux comprendre l’inflation permet à chacun – citoyens, entreprises et décideurs – d’adapter ses choix économiques face à un environnement en constante évolution.