La méthode de l’horaire réel est aujourd’hui l’un des calculs les plus utilisés en paie pour déterminer précisément les retenues, les absences, les entrées ou les sorties en cours de mois. Contrairement aux méthodes forfaitaires comme les 30ᵉ, elle s’appuie sur le nombre exact d’heures réellement travaillées dans le mois, ce qui permet d’éviter les erreurs et de sécuriser les bulletins de paie.

Table des matières
Qu’est-ce que la méthode de l’horaire réel ?
L’horaire réel est simplement une méthode permettant de déterminer un montant (retenue, proratisation, salaire partiel…) en se basant sur le nombre précis d’heures réellement travailles dans un mois donné.
Ce qui est important à retenir ici, c’est que chaque mois n’a pas le même nombre d’heures. Contrairement à une idée très répandue, les 151,67 heures ne sont pas les heures réelles d’un mois. Elles correspondent à la moyenne annuelle pour un salarié à 35 heures.
En réalité, selon le calendrier, un mois peut faire :
– 140 heures
– 147 heures
– 154 heures
– 160 heures
– 168 heures…
Bref, il n’y a pas de mois standardisé.
La méthode de l’horaire réel part donc d’un principe simple :
on calcule sur la réalité du mois, pas sur un forfait.
Pourquoi utiliser l’horaire réel ?
Si la méthode est encore mal connue, c’est parce que beaucoup de gestionnaires de paie se sont habitués à la méthode du 30ᵉ ou du calendaire réel. Pourtant, la méthode de l’horaire réel a plusieurs avantages importants :
- Elle est beaucoup plus précise.
- Elle reflète exactement ce que le salarié devait travailler ce mois-là.
- Elle réduit les contestations, surtout sur les absences.
- Elle suit la logique jurisprudentielle : on calcule sur l’horaire réel du mois concerné.
- Elle est parfaitement adaptée aux entrées/sorties en milieu de mois.
En clair : cette méthode colle à la réalité opérationnelle des entreprises.
Différences entre la méthode de l’horaire réel et les autres méthodes
Pour mieux comprendre, voici une comparaison simple.
| Méthode | Principe | Avantage | Inconvénient |
|---|---|---|---|
| Horaire réel | Basé sur les heures du mois | Plus précise | Demande un calcul préalable |
| Méthode des 30ᵉ | On divise le salaire par 30 jours | Rapide | Pas fidèle à l’horaire réel |
| Méthode du calendaire réel | Calcul au jour réel du mois | Connu | Moins précis pour les temps d’absence |
| Méthode du jour ouvré/ouvrable | Basé sur la semaine | Simple dans certains cas | Peu adapté aux longues absences |
La méthode de l’horaire réel sort clairement gagnante quand on veut éviter les erreurs.
Comment fonctionne la méthode de l’horaire réel ?

Maintenant qu’on a posé les bases, voyons comment l’appliquer dans un bulletin.
1. Identifier les heures réelles du mois
Pour calculer au réel, il faut connaître :
– le nombre de jours ouvrés du mois
– le nombre d’heures hebdomadaires du salarié
– la répartition du temps de travail
Exemple :
Un salarié à 35 h hebdo dans un mois contenant 23 jours ouvrés travaillera :
(35 h / 5 jours) = 7 h par jour
7 h × 23 jours ouvrés = 161 heures réelles
Pour un temps partiel, il suffit d’adapter la durée hebdomadaire.
C’est souvent la seule étape que les gestionnaires de paie oublient.
2. Calculer le taux horaire réel
La formule est simple :
Taux horaire réel = salaire mensuel / heures réelles du mois
Exemple :
Salaire : 2 000 €
Heures réelles : 154 h
2 000 / 154 = 12,99 € l’heure
Ce taux fluctue chaque mois.
3. Appliquer la formule générale
La formule universelle de l’horaire réel est la suivante :
Montant à calculer = (salaire mensuel / heures réelles) × heures concernées
Cette formule est toujours vraie, peu importe le cas.
Calculs selon la méthode de l’horaire réel : les cas pratiques
On arrive ce jour-ci à ce que tu verras le plus souvent en paie.
1. Calculer une retenue pour absence
C’est l’application la plus courante.
Formule :
Retenue = salaire / heures réelles × heures d’absence
Exemple :
Salaire : 1 900 €
Heures réelles du mois : 160 h
Absence : 5 h
Retenue = 1 900 / 160 × 5 = 59,37 €
2. Entrée en cours de mois
Avec l’horaire réel, on ne paie que les heures réellement dues.
Exemple :
Salaire : 2 100 €
Heures du mois : 168 h
Heures réellement travaillées par le salarié : 110 h
Salaire dû = 2 100 / 168 × 110 = 1 375 €
3. Sortie en cours de mois
Même approche, simple et logique.
Exemple :
Salaire : 1 600 €
Heures du mois : 154 h
Heures travaillées : 80 h
Salaire dû = 1 600 / 154 × 80 = 831,16 €
4. Primes proratisées au réel
Certaines primes mensuelles, notamment celles liées à la présence, doivent être proratisées.
Formule :
Prime due = prime × (heures travaillées / heures réelles)
Exemple :
Prime : 150 €
Heures réelles : 160 h
Heures travaillées : 152 h
Prime = 150 × (152 / 160) = 142,50 €
5. Cas particuliers : temps partiel, modulation, forfait jours
Temps partiel
On repart du contrat : un 28 h hebdo ne travaille pas 35 h.
On applique l’horaire réel mais en durée réduite.
Modulation / annualisation
On calcule sur les heures théoriques du mois, même si le salarié a une variation d’horaire.
Forfait jours
La méthode s’appuie sur les jours réellement travaillés, pas sur les heures.
L’horaire réel peut fonctionner, mais seulement si les heures sont comptabilisées.
Exemples complets avec tableaux
Exemple 1 : mois de 154 heures
| Élément | Valeur |
|---|---|
| Salaire | 2 000 € |
| Heures réelles | 154 h |
| Absence | 7 h |
| Taux horaire | 12,99 € |
| Retenue | 90,93 € |
Exemple 2 : mois de 168 heures + prime
| Élément | Valeur |
|---|---|
| Salaire | 1 800 € |
| Heures réelles | 168 h |
| Absence | 8 h |
| Prime | 120 € |
Retenue absence : 10,71 × 8 = 85,68 €
Prime proratisée : 120 × (160 / 168) = 114,29 €
Exemple 3 : entrée au 15 du mois
| Élément | Valeur |
|---|---|
| Salaire | 2 200 € |
| Heures réelles | 160 h |
| Heures travaillées | 88 h |
Ce qu’il faut retenir : tableau synthèse
| Situation | Formule | Résultat |
|---|---|---|
| Absence | salaire / heures réelles × heures d’absence | Retenue exacte |
| Entrée/sortie | salaire / heures réelles × heures travaillées | Salaire dû |
| Prime | prime × (heures travaillées / heures réelles) | Prime ajustée |
Erreurs fréquentes à éviter
- Utiliser 151,67 h comme heure réelle
- Appliquer le 30ᵉ alors que le salarié travaille en heures
- Oublier les jours fériés dans les heures réelles
- Ne pas adapter la formule au temps partiel
- Employer un taux horaire mensuel fixe pendant qu’il change chaque mois
- Mélanger calendaire et horaire réel dans le même calcul
FAQ – Méthode de l’horaire réel
La méthode de l’horaire réel est l’une des méthodes les plus simples et les plus logiques dès qu’on l’a comprise. Elle permet de coller à la réalité du calendrier, d’éviter les litiges et surtout d’obtenir un calcul parfaitement proportionnel aux heures réellement dues. Que ce soit pour les absences, les entrées et sorties ou les primes, elle s’adapte à toutes les situations et offre une précision que les autres méthodes n’ont pas.
Si tu veux éviter les approximations et renforcer la fiabilité de tes bulletins de paie, l’horaire réel est clairement la méthode à privilégier.