Chaque année, des millions de contribuables – salariés, indépendants ou dirigeants d’entreprise – peuvent bénéficier du barème kilométrique pour déduire les frais engagés dans le cadre de leurs déplacements professionnels. Ce dispositif fiscal simplifié permet d’évaluer forfaitairement ces frais, sans exiger de justificatifs précis pour chaque dépense.
En 2025, le barème reste identique à celui de 2024. Il prend en considération plusieurs facteurs tels que l’usure du véhicule, l’assurance, le carburant ou encore l’entretien. Qu’il s’agisse d’un véhicule thermique, hybride ou électrique, ce barème constitue un outil efficace pour optimiser ses frais professionnels dans le respect de la législation.

Table des matières
Qu’est-ce que le barème kilométrique ?
Le barème kilométrique est un référentiel publié chaque année par l’administration fiscale. Il permet de convertir les kilomètres parcourus avec un véhicule personnel en frais professionnels déductibles.
Qui peut en bénéficier ?
Ce barème est principalement destiné :
- Aux salariés déclarant leurs frais réels dans leur déclaration de revenus.
- Aux indépendants soumis au régime des BNC (bénéfices non commerciaux).
- Aux entreprises souhaitant rembourser les frais kilométriques de leurs salariés.
Quels déplacements sont concernés ?
Seuls les trajets effectués à des fins strictement professionnelles sont pris en compte. Les trajets domicile-travail sont soumis à des règles spécifiques, notamment un plafond de 40 km par trajet (soit 80 km aller-retour par jour).
Comment est calculé le barème ?
Le calcul repose sur deux éléments principaux :
- La puissance fiscale du véhicule (exprimée en chevaux fiscaux – CV).
- La distance parcourue dans le cadre professionnel au cours de l’année.
Montants officiels pour 2025
Voitures thermiques, hybrides ou à hydrogène
| Puissance fiscale | Jusqu’à 5 000 km | 5 001 à 20 000 km | Plus de 20 000 km |
|---|---|---|---|
| 3 CV et moins | d × 0,529 | (d × 0,316) + 1 065 | d × 0,370 |
| 4 CV | d × 0,606 | (d × 0,340) + 1 330 | d × 0,407 |
| 5 CV | d × 0,636 | (d × 0,357) + 1 395 | d × 0,427 |
| 6 CV | d × 0,665 | (d × 0,374) + 1 457 | d × 0,447 |
| 7 CV et plus | d × 0,697 | (d × 0,394) + 1 515 | d × 0,470 |
Exemple : pour une voiture de 4 CV ayant parcouru 6 000 km, le montant déductible est :
(6 000 × 0,340) + 1 330 = 3 370 €
Majoration pour véhicules 100 % électriques
Les véhicules électriques bénéficient d’une majoration de 20 % sur les montants calculés via le barème classique.
Motocyclettes
| Puissance | Jusqu’à 3 000 km | 3 001 à 6 000 km | Plus de 6 000 km |
|---|---|---|---|
| 1 ou 2 CV | d × 0,395 | (d × 0,099) + 891 | d × 0,248 |
| 3 à 5 CV | d × 0,468 | (d × 0,082) + 1 158 | d × 0,275 |
| > 5 CV | d × 0,606 | (d × 0,079) + 1 583 | d × 0,343 |
Cyclomoteurs (≤ 50 cm³)
| Distance parcourue | Formule |
|---|---|
| ≤ 3 000 km | d × 0,315 |
| 3 001 à 6 000 km | (d × 0,079) + 711 |
| > 6 000 km | d × 0,198 |
Comprendre (vraiment) comment calculer ses frais kilométriques
Déclarer ses frais de déplacement à l’aide du barème kilométrique n’est pas aussi automatique qu’on pourrait le croire. Certes, l’outil est conçu pour simplifier la tâche, mais encore faut-il savoir s’en servir correctement. Petit passage en revue de la méthode, sans jargon ni raccourci trop rapide.
Première étape : isoler les kilomètres qui comptent vraiment
Avant toute chose, il faut faire le tri. Tous les trajets effectués avec votre véhicule ne sont pas concernés. Seuls ceux qui ont un lien direct avec votre activité professionnelle entrent en jeu : rendez-vous clients, déplacements entre sites, visites sur le terrain. Pour les trajets domicile-travail, c’est un peu plus encadré (on y revient plus bas).
Et si l’administration vous demande des comptes. Il vaut mieux avoir de quoi prouver vos trajets : un agenda, des notes de frais, ou même des relevés GPS peuvent faire la différence.
Ensuite : vérifier la puissance fiscale du véhicule
C’est un détail qu’on oublie souvent, mais il a son importance. La puissance fiscale — exprimée en CV — est notée sur la carte grise. Elle détermine quelle formule du barème, vous allez devoir appliquer. En clair, plus le véhicule est puissant, plus le coefficient qui vous est attribué sera élevé. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est juste une règle du jeu.
Troisième point : choisir la bonne formule de calcul
Le barème ne fonctionne pas en paliers progressifs qu’on additionne. C’est tout l’inverse : il faut identifier la tranche dans laquelle tombe votre kilométrage annuel, et appliquer une seule formule selon cette tranche.
Trois cas possibles :
- Si vous roulez peu, on applique simplement un coefficient multiplié par la distance.
- Pour un kilométrage intermédiaire, une constante s’ajoute au produit.
- Et si vous dépassez un certain seuil, on revient à un calcul linéaire, mais avec un coefficient ajusté.
Pas besoin de sortir la calculatrice scientifique, mais il faut être précis. Une mauvaise tranche, et le calcul tombe à côté.
Si vous roulez électrique, bonne nouvelle
Les véhicules 100 % électriques bénéficient d’une majoration automatique de 20 % sur le montant calculé avec le barème. Un coup de pouce fiscal qui vise à encourager des choix de mobilité plus sobres. Il serait dommage de ne pas en profiter si vous êtes concerné.
Dernier point (mais pas des moindres) : les frais supplémentaires
Le barème est déjà censé couvrir pas mal de choses : carburant, assurance, entretien… mais ce n’est pas tout. Si vous optez pour la déclaration aux frais réels, certains postes de dépenses peuvent venir s’ajouter au montant issu du barème — à condition, évidemment, de présenter des justificatifs solides.
Voici ce que vous pouvez intégrer en plus :
- Péages autoroutiers
- Frais de stationnement
- Intérêts d’un prêt contracté pour l’achat du véhicule (au prorata de son usage pro)
- Assurance spécifique à un usage professionnel
- Frais de garage si imposés par votre activité
Chacun de ces éléments doit pouvoir être documenté. Les approximations sont rarement bien vues.
Quelques subtilités réglementaires à ne pas ignorer
Le cas (délicat) des trajets domicile-travail
Ce type de trajet est pris en compte dans la limite de 40 km par trajet, soit 80 km par jour travaillé. Dépasser cette distance est possible, mais il faudra pouvoir le justifier (par exemple, absence de transports en commun, contraintes géographiques…).
Un seul aller-retour par jour est admis. Et c’est le trajet le plus court qui est retenu, même si parfois, il n’est pas le plus rapide. Eh oui, l’administration a ses propres logiques.
Si vous changez de véhicule en cours d’année
Dans ce cas, le calcul doit être fractionné : vous appliquez le barème correspondant à chaque voiture selon sa puissance fiscale, en proportion des kilomètres effectués avec chacune. Cela complique un peu les choses, mais c’est incontournable.
Barème ou frais réels : comment faire le bon choix ?
C’est un dilemme courant, surtout pour les professionnels ou les indépendants qui bougent beaucoup. Il n’y a pas de réponse unique : tout dépend de votre situation.
Le barème kilométrique : simple et rapide
Pourquoi c’est pratique :
- Vous n’avez quasiment rien à garder comme justificatif
- L’amortissement, l’entretien, le carburant… tout est inclus
- Le calcul se fait en quelques minutes
Mais ce n’est pas toujours l’idéal :
- Si vous faites beaucoup de kilomètres, il devient moins avantageux
- Si vous louez un véhicule haut de gamme ou récent, il peut sous-estimer vos dépenses réelles
Les frais réels : plus précis, mais plus exigeants
Ce que ça permet :
- Intégrer au centime près tous vos frais
- S’adapter à des usages pro intensifs ou à des véhicules coûteux
Mais attention :
- Il faut tout garder, tout trier, tout classer
- La moindre incohérence peut faire tiquer l’administration fiscale

Faites les deux calculs
La meilleure stratégie consiste souvent à simuler les deux options. Calculez vos frais avec le barème, puis comparez avec les frais réels. Ce n’est qu’en voyant les deux résultats que vous saurez quelle option est la plus intéressante dans votre cas.
En somme, le barème kilométrique 2025 reste une solution simple, fiable et souvent plus avantageuse pour déduire ses frais de déplacement. Un outil à considérer sérieusement avant de finaliser sa déclaration.