La métallurgie reste un poids lourd de l’industrie française. Des milliers de pros y bossent chaque jour. Cette année, les salaires vont bouger, surtout les minimums par niveau hiérarchique. Ouvriers, techniciens, cadres — tout le monde est concerné. Les révisions salariales, en particulier les Salariales Métallurgie, joueront un rôle clé dans cette dynamique.
Ces ajustements risquent de bousculer les équilibres habituels. Certains y gagneront, d’autres s’interrogeront. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut rester attentif et bien comprendre ce que ça change pour chacun.

Table des matières
Présentation simplifiée de la Convention Collective de la Métallurgie
La Convention Collective Nationale de la Métallurgie, c’est un peu la colonne vertébrale des relations de travail dans l’industrie en France. Négociée entre les syndicats des salariés et les organisations d’employeurs, elle concerne environ 1,5 million de personnes. Autant dire que ça touche du monde, des géants comme Airbus ou Renault, jusqu’aux petites boîtes de province qui bossent dans la mécanique ou l’électronique.

Un peu d’histoire pour comprendre
La première convention, elle date d’avant la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est après 1945 qu’elle devient incontournable. Jusqu’à récemment, on avait plus de 70 accords différents selon les régions. Une vraie jungle. Difficile de s’y retrouver, que ce soit pour les RH ou les ouvriers.
Du coup, en 2016, un gros chantier s’est lancé pour tout remettre à plat. Après des années de discussion, une nouvelle version a vu le jour. Signée en 2022, elle est entrée en application le 1er janvier 2024. L’idée, c’était de tout simplifier, harmoniser et rendre plus clair.
Ce que ça change concrètement
La nouvelle convention vise plusieurs choses :
- Mettre les mêmes règles partout en France, peu importe l’endroit où l’entreprise.
- Rendre les métiers de la métallurgie plus attirants, surtout pour les jeunes.
- Aider les boîtes a mieux géré leurs salariés, plus simplement.
- Donner un cadre solide en cas de conflit.
- S’adapter aux nouveaux métiers, au numérique, à l’écologie, à l’industrie moderne.
Comment c’est organisé maintenant ?
Le texte est plus clair et plus structuré. Voilà ce qu’on y trouve :
- Un cadre national, commun à tous.
- 18 niveaux de poste répartis en 9 groupes, de A à I.
- six critères pour classer un emploi : connaissances, autonomie, complexité, encadrement, utilité dans l’entreprise et communication.
- Des grilles de salaires minimaux, nationales, elles aussi.
- Et des annexes pratiques : temps de travail, formation, santé, rémunération, etc.
En clair, c’est un grand ménage pour remettre tout le monde sur un pied d’égalité. Avec une convention qui colle mieux à ce qu’est l’industrie aujourd’hui et à ce qu’elle va devenir demain.
Nouveaux critères de classification – Version terrain 2024
Avec la refonte de la Convention Collective de la Métallurgie, dès 2024, une nouvelle manière de classer les postes débarque. L’idée ? Plus de clarté, plus d’équité, et surtout une vraie reconnaissance des compétences. Et ça, dans un secteur qui bouge vite.
En 2024, il est essentiel de suivre les évolutions des Salariales Métallurgie pour comprendre les impacts sur le marché du travail.
Une méthode basée sur 6 critères simples et identiques pour tous
Finies les évaluations floues. Maintenant, tous les métiers, dans toutes les boîtes et toutes les régions, sont jugés avec la même règle du jeu. Le poste est analysé en lui-même, sans regarder qui l’occupe.
Voici les 6 critères :
- Connaissances : On parle ici de tout ce qu’il faut savoir pour bien faire le boulot. Diplômes, expérience, capacité à apprendre… tout compte.
- Complexité : Est-ce que les tâches sont variées ? Est-ce qu’il faut souvent résoudre des problèmes pas standards ? Plus c’est compliqué, plus le niveau est élevé.
- Autonomie : À quel point la personne peut bosser sans qu’on lui dise tout le temps que faire ? Moins de surveillance = plus d’autonomie.
- Contribution : Quel est le poids du poste dans les résultats de l’entreprise ? S’il influence beaucoup la qualité ou la productivité, c’est un gros plus.
- Encadrement : Est-ce que la personne gère une équipe ? Anime des réunions ? Coordonne des collègues ? Plus il y a de responsabilités, plus le score grimpe.
- Communication : Est-ce qu’il faut parler à beaucoup de gens ? Expliquer, négocier, convaincre ? Si oui, c’est un critère clé.
Un système à 18 classes, regroupées en 9 groupes de A à I
Chaque poste reçoit un score sur chacun de ces six critères. Une fois les points additionnés, il tombe dans l’une des 18 classes possibles, elles-mêmes rangées dans 9 groupes allant de A à I. Fini les anciennes cases « ouvrier », « ETAM » ou « cadre » : c’était devenu trop rigide.
Ce que ça change pour tout le monde
Avec ce système :
- Les salariés peuvent mieux voir comment évoluer dans leur boîte.
- Les salaires sont plus compréhensibles, plus justes.
- Les compétences pratiques, même sans diplôme, sont enfin reconnues.
C’est un vrai outil pour moderniser la gestion des talents et anticiper les besoins futurs dans les métiers industriels.
Détail des grilles salariales 2024
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Convention Collective de la Métallurgie au 1er janvier 2024, une grille nationale de salaires minimaux annuels a été instaurée, applicable à l’ensemble des entreprises relevant de la branche. Cette réforme met fin aux anciennes disparités territoriales et sectorielles en instaurant une référence commune et transparente, alignée sur les nouvelles classifications des emplois.
Grille des salaires minimaux annuels – Base 35 h
Voici les montants bruts annuels minima garantis, par classe et groupe :
Groupe | Classe | Salaire brut annuel minimum |
---|---|---|
A | 1 | 21 700 € |
A | 2 | 21 850 € |
B | 3 | 22 450 € |
B | 4 | 23 400 € |
C | 5 | 24 250 € |
C | 6 | 25 550 € |
D | 7 | 26 400 € |
D | 8 | 28 450 € |
E | 9 | 30 500 € |
E | 10 | 33 700 € |
F | 11 | 34 900 € |
F | 12 | 36 700 € |
G | 13 | 40 000 € |
G | 14 | 43 900 € |
H | 15 | 47 000 € |
H | 16 | 52 000 € |
I | 17 | 59 300 € |
I | 18 | 68 000 € |
Cas particulier des débutants – Groupe F
Pour les salariés occupant un poste classé F11 ou F12 avec moins de 6 ans d’expérience professionnelle, un barème spécifique s’applique pour accompagner leur montée en compétence :
Classe 11 (F11) :
- Moins de 2 ans : 28 200 €
- De 2 à 4 ans : 29 610 €
- De 4 à 6 ans : 31 979 €
Classe 12 (F12) :
- Moins de 2 ans : 29 700 €
- De 2 à 4 ans : 31 185 €
- De 4 à 6 ans : 33 680 €
Ce mécanisme vise à valoriser l’expérience acquise progressivement, tout en garantissant une rémunération évolutive.
Forfaits heures et jours : les majorations applicables
Pour les salariés non soumis à la durée légale hebdomadaire de 35 h (cadres ou autonomes), deux régimes de majoration forfaitaire sont prévus :
- +15 % pour les salariés au forfait en heures
- +30 % pour les salariés au forfait en jours
Ces majorations s’appliquent directement sur les salaires minimaux annuels de la grille, afin de tenir compte du surcroît de temps de travail inhérent à ces statuts particuliers.
Mises de la grille 2024
Cette refonte :
- Renforce la lisibilité des rémunérations
- Fait le lien direct entre contenu du poste et niveau de salaire
- Sert de référence pour les négociations individuelles et collectives
- Accompagne l’évolution des métiers industriels à haute technicité
Grille salariale 2024 – Ce qui change par rapport à avant
L’arrivée de la nouvelle grille salariale dans la métallurgie en 2024, ce n’est pas juste un petit ajustement. C’est un vrai changement de cap. Avant, c’était un peu le bazar, chaque région faisait à sa sauce. Maintenant, place à un système national, plus simple et surtout plus juste.
Avant 2024 : un vrai patchwork
Jusqu’à fin 2023, on avait plus de 70 grilles différentes selon les régions : Alsace, Bretagne, Rhône-Alpes… Chacune avait ses propres règles, selon :
- Le statut : ouvrier, ETAM, cadre.
- Le niveau de diplôme ou d’expérience.
- La taille de l’entreprise.
- Et parfois des critères locaux assez flous.
Conséquences ? C’était illisible pour beaucoup, et les différences entre régions pouvaient aller jusqu’à 10 % pour des postes équivalents. Les RH en ultimité galéraient, et les conflits de classification n’étaient pas rares.
À partir de 2024 : une grille unique pour tous
Le grand changement, c’est ça : la même grille partout en France. Terminé les disparités. Et avec ça, une nouvelle façon de classer les postes, basée sur six critères concrets, pas sur le statut du salarié.
Ce que ça apporte :
- Une reconnaissance plus fine des responsabilités.
- Une meilleure valorisation des vraies compétences.
- Moins de blocages à cause des statuts « ouvrier/ETAM/cadre ».
Et niveau salaire ? Les choses sont plus claires. Une progression logique, groupe par groupe, de A à I. Il y a même des paliers spéciaux pour les nouveaux entrants (groupes F11 à F12), ce qui n’existait pas avant.
Comparaison concrète
Prenons deux exemples :
- Un poste qui plafonnait à 25 000 €/an avant dans certaines régions passe maintenant à 24 250 € – 25 550 € selon le groupe (C5/C6).
- Un jeune cadre technique peut viser 33 680 € au bout de six ans, là où avant, il n’y avait pas forcément de garantie.
Qui y gagne ?
- Les débutants : meilleure intégration, progression plus claire.
- Les cadres : responsabilités mieux reconnues, salaires ajustés.
- Les ouvriers : salaires stabilisés, selon le vrai contenu du poste.
- Les petites entreprises : doivent parfois augmenter leurs salaires pour suivre les nouveaux minima.
Critère | Avant 2024 | Depuis 2024 |
---|---|---|
Application | Locale | Nationale |
Statut | Ouvriers / ETAM / Cadres | Groupes A à I |
Classification | Variable, floue | Objectivée via 6 critères |
Progression | Peu lisible | Plus linéaire et équitable |
Transparence | Limitée | Beaucoup plus claire |
Adaptation au marché | Faible | Mieux alignée avec l’industrie d’aujourd’hui |
Bref, 2024 marque un tournant. On passe d’un système compliqué et inégal à un modèle plus simple, plus juste, et plus adapté au monde du travail d’aujourd’hui.
Ce que la nouvelle grille salariale change vraiment – pour les boîtes et les salariés
L’entrée en vigueur de la grille salariale 2024 dans la métallurgie, ce n’est pas juste une histoire de chiffres. C’est une refonte complète de la façon dont on gère les équipes, les salaires, et même les perspectives de carrière. Les effets ne sont pas les mêmes selon qu’on soit salarié ou patron, grande entreprise ou petite PME.
Côté salariés : plus clair, plus juste
Ce qui va dans le bon sens
- Comprendre où on va : Grâce à la nouvelle classification par poste, chaque salarié peut voir ce qui justifie son salaire et quelles étapes suivre pour monter en grade.
- Compétences reconnues : Fini le temps où seul le diplôme comptait. Aujourd’hui, ce que vous savez faire sur le terrain, ça pèse.
- Plancher garanti : Les grilles fixent un minimum. Donc, même sans syndicat, même en débutant, on est protégé contre les bas salaires.
- Postes mieux évalués : Certains métiers un peu dans l’ombre – comme les fonctions support – peuvent enfin voir leur vraie valeur reconnue.
Les points à surveiller
- Pas toujours simple à comprendre : Le nouveau système demande un peu de pédagogie. Si l’entreprise ne joue pas le jeu, certains peuvent se sentir lésés.
- Petites boîtes prudentes : Certaines PME pourraient se contenter du strict minimum pour ne pas alourdir la masse salariale.
Côté entreprises : des outils utiles… mais du boulot
Ce que ça apporte
- Un vrai levier RH : Classer les postes avec 6 critères, ça donne une vision claire pour gérer les talents, recruter ou faire évoluer les équipes.
- Fin des casse-têtes multisites : Une seule grille pour toute la France, c’est plus simple à piloter.
- Des bases solides pour négocier : Le dialogue social devient plus structuré, avec des repères concrets.
Ce qui complique un peu
- Tout revoir : Il faut reclasser chaque poste. Pour certains, ça veut dire embaucher des pros pour tout remettre à plat.
- Salaires à ajuster : Certaines grilles internes sont trop basses, il faut donc augmenter. Ce n’est pas neutre pour le budget, surtout en PME.
- Former les chefs : Il faut que les managers comprennent bien le système pour l’appliquer de manière juste.
Et pour les petites entreprises ?
Les PME (moins de 150 salariés) sont celles qui risquent d’avoir le plus de mal. La convention prévoit donc :
- Du temps pour s’adapter, jusqu’en 2030.
- Des hausses étalées dans le temps, sous certaines conditions.
- Des aides pour se former et gérer le changement, via les OPCO.
Côté RH et paie, du changement aussi
- Refondre les fiches de poste.
- Mettre à jour les logiciels de paie.
- Renégocier certains accords.
- Suivre de plus près les entretiens professionnels.
- Et surtout, communiquer clairement avec les équipes, pour éviter les malentendus.
En résumé : un vrai chantier, mais aussi une vraie chance de remettre à plat et de mieux valoriser les gens.
Ce que pensent les partenaires sociaux de la réforme 2024
La nouvelle grille salariale 2024 dans la métallurgie, ce n’est pas sorti de nulle part. Elle est le résultat de longues discussions entre les syndicats et les représentants des employeurs. Si tout le monde est tombé d’accord sur les grandes lignes, ça ne s’est pas fait sans quelques tensions.
Côté employeurs : pour la modernisation, mais avec des réserves
Les patrons, et notamment l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie), ont plutôt soutenu la réforme. Leur objectif ? Un système plus clair, plus moderne, qui colle à la réalité industrielle actuelle.
Ce qu’ils apprécient :
- Une harmonisation nationale qui rend les choses plus lisibles.
- Un outil RH bien pensé pour mieux gérer les compétences.
- Une méthode claire pour discuter des postes et des salaires.
Ce qui les inquiète :
- Une grosse charge de travail pour tout mettre en place, surtout pour les petites entreprises.
- Des hausses de salaires possibles, qui peuvent peser lourd dans certains budgets.
- Le besoin de former les managers pour comprendre et appliquer les nouvelles règles.
Ils ont donc poussé pour que tout ça ne se fasse pas trop vite, avec des mesures transitoires, notamment pour les PME.
Côté syndicats : de vraies avancées, mais on reste vigilants
Les syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO, CGT, CFTC) ont tous signé l’accord. Mais certains l’ont fait avec prudence.
Ce qu’ils saluent :
- La fin des inégalités entre régions.
- Une grille plus transparente, où chacun comprend mieux son salaire.
- Une reconnaissance plus juste des responsabilités avec les 6 critères.
- Une meilleure prise en compte des jeunes pros, grâce aux paliers F11–F12.
Ce qui les gêne :
- Certaines boîtes pourraient sous-classer volontairement des postes pour payer moins.
- Pas assez de garanties sur l’évolution des salaires dans le temps.
- Des planchers jugés un peu trop bas, surtout avec l’inflation actuelle.
La CGT, en particulier, a été plus critique, réclamant une revalorisation des minima et un meilleur lien avec le coût de la vie.
Un dialogue sérieux… mais à suivre
Malgré les désaccords, tous reconnaissent que les échanges ont été constructifs. On ne parle pas d’un compromis à la va-vite, mais d’un vrai travail de fond.
Un comité national a même été créé pour :
- Suivre l’impact concret de la réforme.
- Corriger le tir si besoin.
- Vérifier que les nouvelles règles sont bien respectées dans toutes les boîtes.
Bref, la réforme est là, mais le travail continue.
La réforme salariale de la métallurgie en 2024 marque un tournant historique pour le secteur industriel français. En instaurant une grille unique, équitable et transparente, elle modernise profondément les pratiques RH, tout en offrant de meilleures garanties aux salariés.
Si sa mise en œuvre exige des adaptations, notamment pour les PME, elle pose les bases d’un dialogue social plus structuré et d’une gestion des compétences plus agile. Les années à venir seront décisives pour ajuster les dispositifs et en mesurer pleinement l’impact.
[…] conclusion, les grilles de taux neutres pour 2025 constituent une composante clé du système de prélèvement à la source. […]