Chaque année, entre avril et juin, les contribuables doivent déclarer leurs revenus. L’un des chiffres clés à connaître dans cette démarche, c’est le salaire net imposable. Moins visible que le salaire brut ou le net à payer, ce montant est pourtant celui qui sert de base au calcul de l’impôt sur le revenu.
Il est indiqué sur la fiche de paie, mais pas forcément sur le contrat de travail, et il intègre plusieurs éléments que le salarié ne perçoit pas toujours directement.
Table des matières
Différence entre salaire net et salaire net imposable
Le salaire net, c’est ce que tu reçois sur ton compte bancaire chaque mois. Il correspond au salaire brut, une fois toutes les cotisations sociales déduites (retraite, santé, chômage, etc.).
Mais le salaire net imposable, lui, c’est un peu plus large. Il inclut toutes les sommes soumises à l’impôt, même celles que tu n’as pas directement perçues. On y trouve notamment :
- Le salaire net à payer
- Les indemnités journalières de la Sécurité sociale (IJSS) versées si t’étais en arrêt maladie.
- Les avantages en nature, comme une voiture de fonction ou un logement fourni
- La CSG non déductible
- Et la CRDS, qui n’est jamais déductible.
Ce montant est indiqué sur la fiche de paie, généralement sous l’intitulé “net imposable” ou “cumul imposable”. Et souvent, il est plus élevé que ton salaire net, ce qui peut donner l’impression que tu es imposé sur de l’argent que tu n’as jamais touché.
Salaire net imposable = salaire net + IJSS + avantages en nature + CSG non déductible + CRDS
Salaire net imposable
Comment repérer le salaire net à payer et le salaire net imposable
Quand tu regardes ta fiche de paie, deux montants importants se détachent : le net à payer et le net imposable. Ces deux chiffres sont liés, mais ils ne signifient pas la même chose. Voici une autre façon de les expliquer.
Le salaire net à payer : ce que tu touches vraiment
C’est le montant qui arrive sur ton compte bancaire. Sur la fiche de paie, il apparaît clairement, souvent tout en bas, sous les mentions “net à payer” ou “net payé en euros”.
Ce chiffre est obtenu à partir du salaire brut, après déduction de toutes les cotisations salariales obligatoires :

- Sécurité sociale
- Retraite de base et complémentaire
- Assurance chômage
- Cotisations AGFF, etc.
En résumé :
Salaire net à payer = Salaire brut − cotisations sociales obligatoires
Le salaire net imposable : ce qui sert à calculer tes impôts
Là, c’est un peu plus subtil. On prend le salaire net, puis on ajoute des éléments que tu ne perçois pas directement :
- Avantages en nature : logement de fonction, repas, véhicule de service
- Une partie de la CSG (celle qui n’est pas déductible)
- La CRDS, qui est intégralement non déductible
Le résultat correspond à ton revenu fiscal, celui que l’administration retient pour calculer ton impôt. Il est indiqué sur ta fiche de paie sous les lignes “net imposable” ou “cumul imposable”.
Zoom sur les cotisations déductibles et non déductibles :
Type de cotisation | Impact sur le net à payer | Impact sur le net imposable |
---|---|---|
Déductibles | Diminuent le brut | Ne changez pas le salaire imposable |
Non déductibles | Diminuent le brut | Ne changez pas le salaire imposable. |
Exemples concrets :
- Sur les 9,3 % de CSG, 6,9 % sont déductibles, 2,4 % ne le sont pas.
- La CRDS, elle, est entièrement non déductible.
Même si certaines sommes ne passent jamais sur ton compte, elles peuvent quand même gonfler ton revenu déclaré aux impôts. C’est pour ça qu’il est utile de savoir précisément ce que chaque montant signifie.
Salaire brut et salaire net : deux notions bien différentes
Le salaire brut, c’est le montant affiché sur les offres d’emploi ou discuté en entretien. Il s’agit du salaire total avant toute retenue. Mais ce chiffre ne correspond pas à ce que le salarié reçoit réellement. Ce qu’il perçoit, c’est le salaire net, obtenu une fois toutes les cotisations salariales déduites.
Autrement dit, le salaire brut sert de base de calcul, mais pour le salarié, ce n’est qu’une estimation. Ce qui compte vraiment, c’est le montant qui apparaît sur son relevé bancaire, une fois les charges sociales retirées.
Ce qu’il faut savoir sur les charges de l’employeur
Les charges patronales ne sont pas visibles sur la fiche de paie. Pourtant, elles représentent un coût important pour l’entreprise. Elles varient selon plusieurs critères comme la nature du contrat, le niveau de rémunération et certains plafonds fixés par la Sécurité sociale.
Cotisations versées par l’employeur
L’entreprise contribue à plusieurs caisses pour la couverture sociale du salarié. Ces cotisations concernent notamment :
- L’assurance maladie
- L’assurance vieillesse
- Les allocations familiales
- L’assurance chômage
- Les retraites complémentaires (cadres et non-cadres)
- L’assurance décès
- La formation professionnelle
- Le logement et l’apprentissage
Certaines de ces contributions dépendent de seuils. Par exemple, la retraite complémentaire peut être répartie selon différentes tranches de salaire.
Le salaire net : ce que tu touches.
Le salaire net est ce qu’il reste après avoir retiré toutes les cotisations salariales du salaire brut. Ces retenues couvrent plusieurs domaines :
- Contribution sociale généralisée (CSG)
- Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS)
- Assurance vieillesse
- Assurance chômage
- Retraite complémentaire
La part salariale de ces cotisations varie selon les niveaux de rémunération et les statuts (cadre ou non cadre). Certaines cotisations, comme une partie de la CSG, sont non déductibles du revenu imposable.
Ce qui a changé récemment
Il y a quelque temps, la part de CSG a été augmentée. Pour compenser, l’État a allégé certaines cotisations comme celles de l’assurance maladie ou du chômage. Ce changement visait à redonner un peu de pouvoir d’achat sans toucher au brut.
En résumé, si le salaire brut donne un repère lors de l’embauche, c’est bien le salaire net qui reflète la réalité du revenu mensuel. Et comprendre la répartition des cotisations permet de mieux lire sa fiche de paie et d’anticiper l’impact fiscal.
Salaire, impôt et revenu fiscal : ce qu’il faut savoir pour s’y retrouver
Quand on parle d’impôt sur le revenu, il ne s’agit pas de taxer l’intégralité de ce qu’on gagne. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ni le salaire brut ni le net imposable figurant sur la fiche de paie ne sont directement utilisés pour le calcul de l’impôt final.
Le salaire soumis au barème de l’impôt
L’administration fiscale commence par appliquer un abattement automatique de 10 % sur le montant déclaré. Cet abattement couvre les frais liés à l’activité professionnelle : transport, repas, petit matériel… Le contribuable peut aussi choisir, s’il y gagne, de déduire ses frais réels (kilométrage, double résidence, repas, etc.) à la place.
Le salaire est donc imposé sur 90 % de son montant déclaré, sauf si les frais réels sont plus avantageux.
Qu’est-ce que le revenu net imposable ?
Le revenu net imposable ne se limite pas au salaire. Il s’agit de l’ensemble des revenus soumis au barème progressif de l’impôt, c’est-à-dire :
- Les traitements et salaires (nets imposables)
- Les pensions de retraite ou rentes
- Les revenus professionnels non salariés (commerçants, professions libérales…)
- Les dividendes, intérêts, revenus de placements
- Les revenus agricoles ou locatifs
- Les plus-values de cession, selon les cas
Ce revenu est regroupé dans ce qu’on appelle le revenu brut global, auquel on retire certaines charges déductibles (comme les pensions alimentaires ou les versements sur des produits d’épargne retraite). On obtient alors le revenu net imposable, celui qui est effectivement soumis à l’impôt.
Et le revenu fiscal de référence ?
Encore un autre indicateur, mais tout aussi important. Le revenu fiscal de référence, c’est un chiffre calculé par l’administration à partir du revenu net imposable. Il prend en compte des revenus exonérés, des abattements spécifiques ou des revenus soumis à un prélèvement à la source libératoire.
Il sert à déterminer l’éligibilité à :
- Des aides sociales (logement social, bourses scolaires, etc.)
- Des réductions d’impôts locaux (comme l’exonération de taxe foncière)
- Certaines aides comme l’allocation de rentrée scolaire, les aides au logement, etc.
Où le trouver et comment est-il calculé ?
Tu peux le retrouver sur la première page de ton avis d’imposition, dans la partie récapitulative. Il est calculé à partir du revenu net fiscal, auquel on rajoute certains revenus spécifiques ou soumis à un régime particulier, comme :
- Des pensions alimentaires versées
- Des revenus mobiliers avec abattement
- Des cotisations déductibles liées à l’épargne retraite
- D’autres revenus qui échappent à l’impôt traditionnel mais doivent être comptabilisés
En pratique, pour le salarié
Avec la déclaration en ligne devenue obligatoire, la plupart des données sont préremplies. Il suffit de vérifier le montant annuel du salaire déjà indiqué, de corriger si nécessaire, puis de valider. Un simulateur en ligne peut aussi aider à estimer le montant d’impôt dû chaque année.
Entre salaire brut, salaire net, revenu net imposable et revenu fiscal de référence, pas toujours facile de s’y retrouver. Pourtant, comprendre ces notions, c’est essentiel pour mieux gérer ses finances, anticiper ses impôts et faire valoir ses droits à certaines aides.
Le salaire net imposable ne correspond pas à ce que tu touches chaque mois, mais il joue un rôle clé dans le calcul de ton impôt. Il est obtenu à partir du salaire net, avec certains ajouts comme les avantages en nature ou la CSG non déductible.
De son côté, le revenu net imposable intègre tous les revenus du foyer fiscal, et le revenu fiscal de référence, calculé par l’administration, sert à vérifier si tu peux bénéficier de dispositifs sociaux ou d’exonérations.
Tu peux le voir :
- Sur ta fiche de paie (ligne « Net imposable » ou « Net fiscal »)
- Dans ton espace personnel sur impots.gouv.fr
- Sur ton relevé annuel de l’employeur (DSN)