Malgré une inflation toujours présente et un climat économique incertain, les entreprises se disputent encore les meilleurs profils. La NAO 2025 devient donc une étape cruciale pour garder vos équipes motivées et engagées. Avec peu de marge de manœuvre, chaque décision est observée de près. Voici les pistes à suivre pour négocier intelligemment.
Table des matières
Hausses de salaires – Qu’est-ce qu’est-ce que NAO 2025 ?
La NAO, pour Négociation Annuelle Obligatoire, est un rendez-vous régulier prévu par la loi, plus précisément dans les articles L. 2242-1 à L. 2242-21 du Code du Travail. Elle ne concerne que les entreprises auxquelles des syndicats représentatifs sont présents.
L’objectif ? Instaurer un dialogue entre l’employeur et les délégués syndicaux sur des sujets clés. Cette discussion doit avoir lieu au moins une fois tous les quatre ans, mais rien n’empêche de la convoquer plus souvent. C’est l’employeur qui en prend l’initiative.
Les thèmes obligatoires ?
- La rémunération : salaires, temps de travail, répartition de la richesse créée par l’entreprise.
- L’égalité professionnelle : notamment les écarts de salaire entre femmes et hommes.
- Et, pour les structures de 300 salariés et plus : une discussion sur la gestion des emplois et les parcours professionnels s’ajoute.
Pourquoi est-ce si important ?
Parce que ces négociations peuvent aboutir à des accords concrets qui touchent directement le quotidien des salariés : hausse des salaires, mise en place de primes, adaptation du temps de travail, évolution des conditions de travail… Ce n’est pas qu’une formalité, c’est un vrai levier d’amélioration.
Besoin de creuser davantage ? On a rédigé un article complet qui détaille tout ce qu’il faut savoir sur les NAO, leurs enjeux et leur fonctionnement.
Contexte 2025 : entre contraintes budgétaires et attentes fortes
Pour bien cerner les tendances des NAO en 2025, il faut d’abord replacer ces négociations dans un environnement économique et social assez tendu.
- L’inflation reste élevée, alimentée par les tensions géopolitiques mondiales qui fragilisent l’économie.
- Les entreprises serrent les budgets. Beaucoup ont lancé des plans sociaux, et même celles qui ne sont pas directement concernées se montrent prudentes.
- Les exigences des salariés évoluent, avec une forte attente en matière de rémunération, de formation, et de perspectives professionnelles. L’expérience collaborateur reste au centre des politiques RH.
Dans ce contexte auquel les moyens sont limités, mais les attentes fortes, les NAO 2025 se jouent sur une ligne de crête : trouver un équilibre entre ce que les entreprises peuvent offrir et ce que les salariés attendent.
Tendances observées dans les NAO 2025
À la lumière des 630 accords analysés par le Groupe Alpha (entre septembre et décembre 2024), plusieurs tendances ressortent :
| Tendance | Détail |
|---|---|
| Moins d’accords signés | Baisse notable du nombre total d’accords NAO, surtout dans les PME (5 %) |
| Forte implication des ETI | 65 % des entreprises de taille intermédiaire ont signé un accord |
| Diminution des primes de partage de la valeur (PPV) | Moins de PPV négociées et versées qu’en 2023, confirmant une tendance |
| Contexte économique frileux | Les entreprises préfèrent limiter les engagements financiers |
Augmentations 2025 : des efforts visibles, mais des limites persistantes
Pour 2025, les hausses de salaire issues des NAO montrent une moyenne de 2,27 %, un chiffre supérieur à l’inflation, qui s’élève à 1,3 % sur la période. Sur le papier, c’est plutôt rassurant. En réalité, ça ne suffit pas à combler les pertes de pouvoir d’achat accumulées par les salariés ces dernières années. Le terrain perdu n’est pas totalement rattrapé.
Autre élément marquant : les hausses sont moins fréquentes qu’en 2024. Cette année-là, la moyenne atteignait 3,5 %. En 2025, on descend d’un cran. Et un tiers des entreprises (33 %) n’ont même pas prévu de budget pour revaloriser les salaires, contre 23 % l’an dernier. Ce recul touche surtout les secteurs de la Santé et de l’Économie Sociale, où les entreprises préfèrent miser sur les primes ponctuelles plutôt que sur des augmentations fixes.
Côté primes : des dispositifs pour compenser
Face aux limites sur les salaires, plusieurs entreprises ont choisi d’agir autrement. Elles ont misé sur des primes et des avantages “autour du salaire” pour maintenir l’engagement des équipes.
| Type de prime ou avantage | Créer une entreprise | Montant moyen / données clés |
|---|---|---|
| Primes diverses (ancienneté, médailles du travail, etc.) | 50 % | Moyenne : 553 € |
| Avantages repas (tickets restaurant) | 22 % | Moyenne : 9,60 € par ticket |
| Prime de Partage de la Valeur (PPV) | 22 % | Moyenne : 660 € |
| Mesures sur le temps de travail (équilibre vie pro/perso) | 22 % | Moyenne : 1,5 jour de congés supplémentaires |
| Primes mobilité (transport et mobilité durable) | 21 % | 317 € pour le transport, 374 € pour le forfait durable |
Les augmentations générales (AG) restent le levier principal, plutôt pour les cadres et non-cadres. Mais clairement, ces primes ponctuelles jouent un rôle de tampon pour pallier le recul des augmentations classiques.
Qu’attendent vraiment les salariés de la NAO 2025 ?
Les attentes des collaborateurs vis-à-vis des NAO sont claires, mais la réponse des entreprises en 2025 semble, pour beaucoup, encore insuffisante.
Des attentes élevées sur les salaires
Avec une inflation qui continue de grignoter le pouvoir d’achat, les salariés espèrent un partage plus juste des richesses. Ils ne se contentent plus d’une simple hausse symbolique. Dans les grands groupes et les entreprises industrielles, la frustration est palpable. Surtout quand la rentabilité pare au rendez-vous, mais que les efforts ne sont pas partagés équitablement.
Résultat ? Les négociations risquent de se bloquer si les entreprises se concentrent uniquement sur la réduction des coûts. Et les tensions peuvent aller plus loin. En 2024 déjà, près d’un salarié sur deux (48 %, selon Rosaly) affirmait qu’une hausse de salaire entre 6 et 10 % suffirait à les faire changer d’employeur. La mobilité devient une vraie menace pour les entreprises qui ne répondent pas à ces attentes.
Des attentes aussi sur les avantages sociaux
Le salaire, ce n’est plus le seul levier. Les salariés attendent aussi une reconnaissance plus large, qui passe par des avantages sociaux concrets : participation, intéressement, épargne salariale, tickets restaurant, solutions pour la garde des enfants…
Ces avantages sont devenus un critère essentiel de fidélisation. Pour 58 % des Français interrogés par Rosaly, ils comptent énormément dans leur attachement à une entreprise — juste après le salaire et la qualité de vie au travail.
Les salariés attendent beaucoup de la NAO 2025. Des salaires à la hauteur du contexte, des avantages qui améliorent leur quotidien, et surtout de la transparence. Pour les entreprises, cela veut dire :
- Clarifier leur situation économique.
- Justifier leurs choix.
- Et plutôt, préparer sérieusement leurs négociations, car la confiance et la fidélité des équipes en dépendent.