Recevoir son bulletin de paie chaque mois, c’est une chose. Pouvoir la lire sans se perdre dedans, c’en est une autre. En 2025, avec toutes les mentions obligatoires, les nouvelles règles sociales et les exonérations qui changent d’un poste à l’autre, comprendre ce document peut vite tourner au casse-tête. Pourtant, c’est un papier essentiel.
Il atteste de vos droits, de votre salaire, des cotisations versées. Il peut servir à prouver vos revenus pour un prêt, faire valoir vos droits à la retraite, ou vous défendre en cas de litige avec votre employeur. Cet article vous présente un exemple bulletin de paie France, ce qui vous aidera à mieux comprendre votre document.
Dans cet article, on va prendre un vrai bulletin de paie de mars 2025, et le passer au crible. Ligne par ligne. Objectif : vous aider à lire ce document comme un pro, avec des mots simples et des exemples. Finis les termes compliqués qui embrouillent l’esprit. Place à la clarté.

Table des matières
Exemple : Informations d’identification
Comprendre l’exemple bulletin de paie France
Un bulletin de paie commence toujours par des éléments obligatoires sur l’identité de l’employeur et du salarié.

Employeur :
- Nom de l’entreprise : EX TASSA LOGISTIQUE
- Adresse : 55E Zone de Keryado – 56100 Lorient
- Numéro SIRET : 41206002200073
- Code APE : 5229A (activités logistiques)
- Convention collective : Transports routiers
Salariée :
- Nom : Sarah LAREC
- N° de Sécurité sociale : 295043523878717
- Matricule entreprise : 22382
- Date d’entrée : 02 janvier 2025
- Statut : Employée
- Poste : Employée Polyvalente – Atelier Administratif Niveau 1
- Coefficient : 110 L
- Temps de travail : 35 heures par semaine
La période de paie
Ce bulletin de paie couvre une période de travail bien précise : du 1er au 31 mars 2025. Il s’agit donc d’une paie mensuelle, ce qui est la norme pour la majorité des salarié·es en France.
Tout ce que vous allez lire sur cette fiche — que ce soit les heures travaillées, le salaire versé, les congés pris, ou les cotisations sociales — se rapporte uniquement à ce mois de mars. Aucun élément des mois précédents ou suivants n’est inclus ici. C’est un instantané de votre activité sur cette période-là.
Télécharger le Bulletin de Paie – Mars 2025
Télécharger en PDF Format : PDF • Taille estimée : ~900 Ko Télécharger en Word Format : DOCX • Taille estimée : ~60 KoSalaire brut
Le salaire brut, c’est la base de tous les calculs sur la fiche de paie. C’est la somme initiale, avant qu’on y applique les déductions comme les cotisations sociales. Ce montant comprend le salaire de base, les éventuelles primes, et tient aussi compte des absences.
Voici le détail pour le mois de mars 2025 :
Éléments de rémunération | Montant |
---|---|
Salaire de base | 2 054,62 € |
Retenue pour absence maladie | – 205,46 € |
Prime de productivité | 30,00 € |
Brut fiscal total | 1 879,16 € |
À retenir : le salaire brut n’est pas ce que vous touchez réellement. C’est ce que vous avez gagné avant déductions, mais après avoir intégré les éléments variables comme les primes ou les retenues pour absence.
Les absences
Pour le mois de mars 2025, on remarque une absence de 3 jours pour maladie, du 4 au 6 mars. Résultat : une retenue de 205,46 € sur le salaire brut.
Cette somme retirée correspond aux journées non travaillées qui ne sont pas, ou pas encore, indemnisées. Cela peut arriver quand l’indemnité de la Sécurité sociale ou de l’organisme de prévoyance n’a pas encore été versée, ou ne couvre qu’une partie du salaire habituel.
C’est un point à surveiller sur votre bulletin, surtout si vous attendez un remboursement à venir.
Cotisations sociales
Sur une fiche de paie, les cotisations sociales jouent un rôle central. Elles sont réparties en deux parties : ce que paie le salarié et ce que paie l’employeur.
A. Cotisations salariales
Ce sont les montants retirés directement du salaire brut. Ils font baisser le salaire net versé à la fin du mois.
Cotisations | Taux | Montant |
---|---|---|
Sécurité sociale plafonnée (vieillesse) | 6,90 % | 129,66 € |
Sécurité sociale déplafonnée | 0,40 % | 7,52 € |
Complémentaire retraite – Tranche 1 | 4,01 % | 75,35 € |
CSG déductible | 6,80 % | 126,40 € |
CSG/CRDS non déductible | 2,90 % | 53,90 € |
Total des retenues salarié | — | 352,00 € |
B. Cotisations patronales
De son côté, l’employeur verse aussi des cotisations, qui ne sont pas retirées du salaire du salarié, mais s’ajoutent au coût total pour l’entreprise :
Cotisations | Montant |
---|---|
Maladie, maternité, invalidité, décès | 131,54 € |
Accidents du travail (AT/MP) | 88,32 € |
Retraite (de base et complémentaire) | 311,57 € |
Assurance chômage | 99,60 € |
Dialogue social et autres contributions | 88,34 € |
Total employeur | 411,70 € |
Bon à savoir : un allègement de cotisations de -385,56 € est appliqué. Cela permet à l’employeur de réduire ses charges, grâce à des exonérations prévues par la loi (souvent liées au niveau de salaire ou au secteur d’activité).
Net social et net imposable
Sur une fiche de paie, il y a plusieurs étapes entre le salaire brut et ce que vous touchez vraiment. Et chaque type de net à une utilité différente. Voici comment ça se décompose ce mois-ci :
Type de net | Montant |
---|---|
Brut fiscal | 1 879,16 € |
– Cotisations salariales | – 352,00 € |
Net social (mention désormais obligatoire) | 1 473,27 € |
+ Indemnité transport (non soumise) | +25,00 € |
Net imposable | 1 527,17 € |
À comprendre :
- Le net social, c’est une nouvelle information rendue obligatoire, notamment pour les aides sociales (comme la prime d’activité).
- Le net imposable, lui, sert à calculer le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Il inclut certaines primes non soumises à cotisations, mais imposables, comme l’indemnité transport ici.
Impôt à la source
Pour ce bulletin, le taux personnalisé appliqué est de 0 %, ce qui donne un prélèvement à la source de 0,00 €.
Ce cas peut se présenter quand le revenu du salarié est faible, ou quand un taux individualisé a été choisi par le foyer fiscal. Cela signifie que l’impôt n’est pas prélevé sur le salaire pour le moment, mais pourra l’être plus tard via d’autres moyens (comme une déclaration annuelle).

Net à payer
C’est la somme effectivement versée sur le compte bancaire du salarié, après toutes les déductions. Pour Sarah :
1 498,27 €, virés le 15 mars 2025.
Les informations bancaires (IBAN, BIC) ainsi que la date de paiement sont mentionnées directement sur la fiche de paie.
Congés payés et compte épargne temps
Voici la situation des congés à la fin de la période :
Type de congés | Acquis | Pris | Solde |
---|---|---|---|
CP reliquat | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
CP en cours | 6,06 | 0,00 | 6,06 |
Compte épargne temps (CET) | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Depuis son arrivée en janvier 2025, Sarah a accumulé un peu plus de six jours de congés payés. Elle n’en a pris aucun sur la période de mars. Son compte épargne temps est pour l’instant vide.
Particularités 2025
Depuis 2023, certaines nouveautés sont venues modifier le visage du bulletin de paie, et ces obligations sont toujours en vigueur en 2025. Voici ce qu’il faut retenir :
- Le net social est désormais obligatoirement affiché. Ce montant est utilisé pour déterminer l’éligibilité à certaines aides sociales comme le RSA ou la prime d’activité.
- Les exonérations de cotisations employeur doivent être détaillées. Dans notre exemple : une réduction de 385,56 €.
- La fiche de paie doit aussi indiquer le cumul annuel du net imposable et des jours d’absence du salarié.
À quoi sert ce bulletin ?
Ce document, souvent perçu comme un simple reçu de salaire, est en réalité une preuve officielle aux multiples usages :
- Justifier ses revenus pour un crédit bancaire ou un bail locatif.
- Fournir les informations nécessaires pour accéder à certaines aides sociales (CAF, RSA…).
- Servir dans le cadre d’une reconstitution de carrière pour le calcul de la retraite.
- Appuyer une réclamation ou un recours en cas de litige avec l’employeur.
En résumé : tableau récapitulatif
Élément | Montant |
---|---|
Salaire brut | 1 879,16 € |
Cotisations salariales | – 352,00 € |
Net imposable | 1 527,17 € |
Impôt à la source | 0,00 € |
Indemnités diverses | +55,00 € |
Net à payer | 1 498,27 € |
Bonnes pratiques à adopter
Chaque mois, quelques vérifications simples peuvent éviter bien des mauvaises surprises :
- Les heures travaillées doivent correspondre à votre emploi du temps réel.
- Les absences (maladie, congés…) doivent être correctement reportées.
- Les primes éventuelles (comme celle de productivité) doivent apparaître si elles ont été promises ou prévues.
- Les cotisations sociales doivent être cohérentes avec votre statut et votre poste.
- Le montant net à payer sur la fiche doit être identique à ce que vous avez reçu sur votre compte bancaire.
Savoir lire son bulletin de paie, ce n’est pas du luxe. C’est une compétence clé pour suivre l’évolution de sa carrière, faire valoir ses droits, et repérer d’éventuelles erreurs.
L’exemple de mars 2025 nous l’a bien montré : une fiche de paie, ça peut sembler dense, mais une fois qu’on sait où regarder, c’est une mine d’informations.
Prenez l’habitude de vérifier votre bulletin chaque mois. Et surtout, conservez-les tous. Ils peuvent vous être réclamés lors d’un achat immobilier, d’une recherche de logement, ou pour prouver vos droits en cas de changement d’emploi ou de demande administrative.