Le mois de mai 2025 engage d’être bien chargé en jours fériés. Avec le 1ᵉʳ mai, le 8 mai et le 29 mai qui tombent tous en semaine, les jours de repos vont s’accumuler. Pourtant, attention à ne pas tout mélanger, car chaque jour férié ne s’applique pas de la même façon sur la fiche de paie.
Pour t’aider à mieux comprendre sans te noyer dans les détails, je t’explique tout clairement, et je t’ai même préparé un petit tableau récapitulatif à la fin pour t’y retrouver facilement.

Table des matières
Le 1ᵉʳ mai, c’est sacré.
Le 1ᵉʳ mai est un jour à part. C’est le seul jour férié qui doit être obligatoirement chômé, selon l’article L. 3133-4 du Code du travail. En principe, personne ne travaille ce jour-là. Sauf dans certains secteurs avec lesquels l’activité ne peut pas s’arrêter comme les hôpitaux, les transports ou certaines usines (article L. 3133-6).

Lorsqu’un salarié est amené à travailler ce jour-là, il bénéficie d’une double rémunération : son salaire habituel plus une indemnité correspondant à 100 % de sa journée de travail. Aucun repos compensateur ne peut venir remplacer ce droit.
Même si le salarié ne travaille pas, son salaire doit être intégralement maintenu. Et cela, sans aucune condition d’ancienneté ou d’assiduité, conformément aux articles L. 3133-5 et D. 3133-1 du Code du travail.
Voici un tableau pour mieux résumer :
Situation du salarié | Conséquences sur la paie | Références légales |
---|---|---|
Ne travaille pas le 1ᵉʳ mai | Salaire maintenu sans condition | Articles L. 3133-5 et D. 3133-1 |
Travaille le 1ᵉʳ mai | Salaire normal + indemnité de 100 % du salaire journalier | Article L. 3133-6 |
8 mai et 29 mai 2025 : un autre traitement
Les 8 et 29 mai, correspondant respectivement à la Victoire de 1945 et à l’Ascension, sont considérés comme des jours fériés « classiques ». Contrairement au 1ᵉʳ mai, ils ne sont pas automatiquement chômés.
C’est l’employeur qui décide, par le biais d’un accord collectif ou d’une décision unilatérale, si ces jours sont travaillés ou non (articles L. 3133-3-1 et L. 3133-3-2 du Code du travail).
Si le jour est chômé :
- Le salarié doit justifier d’au moins trois mois d’ancienneté pour percevoir son salaire intégralement (article L. 3133-3).
- À défaut, il peut perdre une partie de sa rémunération, sauf si une convention d’entreprise ou un usage local prévoit des dispositions plus avantageuses.
Si le jour est travaillé :
- Le salarié est payé normalement, sans majoration particulière, excepté si la convention collective prévoit un supplément.
Tableau récapitulatif
Situation du salarié | Conséquences sur la paie | Références légales |
---|---|---|
Jour férié chômé avec 3 mois d’ancienneté | Salaire maintenu | Article L. 3133-3 |
Jour férié chômé sans 3 mois d’ancienneté | Perte possible de salaire (sauf accord ou usage plus favorable) | Article L. 3133-3 |
Jour férié travaillé | Salaire normal, sans majoration (sauf convention collective) | Articles L. 3133-3-1 et L. 3133-3-2 |
Attention aux moins de 18 ans
Les salariés de moins de 18 ans ne peuvent pas être appelés à travailler pendant les jours fériés, sans compter exception prévue pour certains secteurs spécifiques où des accords particuliers existent (articles L. 3164-6, L. 3164-7 et L. 3164-8 du Code du travail).
Dans la plupart des cas, l’interdiction est stricte. Seules certaines activités, encadrées par des conventions adaptées, permettent une dérogation.
Cas spécial : l’Alsace-Moselle
En Alsace-Moselle, les règles sont différentes. Les salariés bénéficient d’un plus grand nombre de jours fériés chômés et d’une protection renforcée. Les entreprises implantées dans cette région doivent se référer aux textes locaux spécifiques, car les règles nationales ne s’appliquent pas de la même façon.
Catégorie | Règle applicable | Références légales |
---|---|---|
Salariés de moins de 18 ans | Interdiction de travailler les jours fériés (sauf exceptions) | Articles L. 3164-6, L. 3164-7, L. 3164-8 |
Entreprises en Alsace-Moselle | Règles spécifiques locales avec plus de jours fériés chômés | Textes locaux |
Comment payer les jours fériés chômés ?
En mai 2025, plusieurs jours fériés tombent en semaine. Voici comment ils doivent être traités sur la fiche de paie, selon les cas.

Jours concernés et conditions
Jour férié | Condition pour le chômer | Condition pour maintenir le salaire | Remarque |
---|---|---|---|
1ᵉʳ mai | Chômage obligatoire sauf exceptions | Salaire maintenu sans condition d’ancienneté | Salaire à maintenir intégralement |
8 et 29 mai 2025 | Selon accord collectif ou décision de l’employeur | Trois mois d’ancienneté requis (sauf usage ou accord plus favorable) | Pas de perte de salaire avec l’ancienneté |
Et les jours de RTT ou les repos hebdomadaires ?
- RTT tombant sur un jour férié chômé : L’entreprise doit proposer une autre journée de récupération. C’est la règle retenue par la Cour de cassation (Cass. soc., 13 décembre 2006).
- Repos hebdomadaire tombant sur un jour férié : Aucune compensation n’est prévue par défaut. Toutefois, un accord collectif peut prévoir des dispositions plus favorables.
En mai 2025, ce risque est limité, car tous les jours fériés tombent sur des jeudis.
Que se passe-t-il en cas d’activité partielle ?
Lorsqu’une entreprise recourt au chômage partiel :
- Si le jour férié est habituellement chômé, l’employeur doit maintenir le salaire normalement. Il n’y a pas d’indemnité d’activité partielle.
- Si le jour férié est habituellement travaillé, l’indemnisation partielle est appliquée en fonction du nombre d’heures effectivement chômées.
Les jours fériés ne doivent donc pas être utilisés comme un moyen de réduire les obligations salariales pendant une période d’activité réduite.
Ce qu’il faut retenir
- 1ᵉʳ mai : Salaire doublé si travaillé, salaire maintenu sans condition si chômé.
- 8 et 29 mai : Traitement dépendant de l’ancienneté et des accords d’entreprise.
- RTT sur jour férié chômé : Journée récupérable.
- Repos hebdomadaire sur jour férié : Pas de compensation automatique.
- Activité partielle : Pas d’indemnisation des jours fériés chômés.
Le mois de mai 2025 s’annonce chargé, avec plusieurs jours fériés qui tombent en semaine. Ce contexte impose un peu plus de vigilance sur la gestion de la paie. Entre le 1ᵉʳ mai, qui reste très encadré et protecteur, et les jours fériés classiques du 8 et du 29 mai, les règles diffèrent assez nettement.
Le 1ᵉʳ mai oblige l’employeur à maintenir le salaire, voire à le doubler si le salarié travaille ce jour-là. À l’inverse, pour le 8 et le 29 mai, tout dépend principalement des accords collectifs en vigueur et de l’ancienneté des salariés concernés.
Il faut également prêter attention à des situations particulières comme l’activité partielle ou les jours de RTT. Chaque cas demande d’appliquer les bonnes pratiques pour éviter les erreurs sur les bulletins de paie.
En résumé, que l’on soit employeur ou salarié. Il vaut mieux bien connaître la réglementation applicable pour prévenir les mauvaises surprises, les tensions en interne ou les litiges. La gestion des jours fériés en mai, ça ne s’improvise pas.
1. Le 1ᵉʳ mai est-il payé s’il est chômé ?
Oui, sans condition : salaire maintenu intégralement.
2. Si je travaille le 1ᵉʳ mai, combien je gagne ?
Ton jour est payé double.
3. Le 8 ou 29 mai, suis-je obligé de travailler ?
Ça dépend de ton employeur ou de ton accord collectif.
4. Trois mois d’ancienneté obligatoires pour être payé les 8 et 29 mai ?
Oui, sauf si un usage ou un accord est plus avantageux.
5. Si un jour férié tombe sur un RTT ?
Tu récupères ton RTT.